Au moins quatorze personnes sont mortes et plus de 46 000 autres ont été déclarées sans-abri depuis juin au Niger, après des inondations catastrophiques provoquées par de fortes pluies, selon un bilan officiel établi la semaine dernière.
Selon des autorités locales, de nombreux enfants, morts noyés ou écrasés dans l’effondrement d’habitations, figurent parmi les victimes.
La majorité des victimes et les dégâts matériels les plus lourds se concentrent dans les régions de Tahoua et Agadez, les deux zones les plus désertiques de ce pays sahélien.
Egalement touchée : la région de Ouallam; enquête de Studio Kalangou
Un groupe de parlementaires s’est rendu le weekend dernier à Ouallam pour évaluer la situation (Ouallam est la commune urbaine du département de Ouallam, dans la région de Tillabéry au Niger. Elle est située à environ 90 km au nord de Niamey).
Le député Nassirou Halidou témoigne : « le constat est amer. Le pont est cassé, tellement cassé que même si vous êtes du bord du fleuve on vous amène une pirogue, vous n’allez pas rentrer là-dedans, par ce que c’est dangereux ».
« Tout ce qu’on peut dire c’est que Ouallam est coupé du reste du monde, le village de Tolkoudey aussi qu’on n’a pas pu visiter parce que la route est impraticable….. Certains riverains nous ont affirmé que rien que dans ce village, il y a environ 300 maisons effondrées, une centaine de champs de mil et des jardins de tomates dévastées » ;
Le directeur de l’équipement de la région de Tillabéry, Mahamane Aboubacar Dan Yaya a indiqué à Studio Kanagou que tout était fait pour rétablir une circulation normale : « La situation est intervenue le samedi passé après 12h ; et immédiatement, on a mis en place un système de surveillance pour vérifier la baisse du niveau de l’eau » ; dès que l’écoulement est faible, les services de l’équipement et les entrepreneurs concernés se mettent au travail.
Mais non sans mal; le député Nassirou Halidou raconte : «Jusqu’à hier mercredi 17 aout, même les services concernés de l’équipement n’étaient pas encore arrivés sur place pour pouvoir au moins faire un détournement pour faire fonctionner le trafic ».
La situation peut déboucher sur des scènes surréalistes, comme le raconte le député Nassirou Halidou : « Le préfet est venu nous accueillir, mais on n’a pas pu le rejoindre… il était sur l’un des côtés de la route coupée. Et nous sur l’autre, sans pouvoir traverser ; alors, on s’est salué seulement de la main. On se voyait …mais on n’a pas pu se rejoindre».