La polémique, à propos de la convention passée par le groupe français Bolloré avec l’Etat du Niger n’en finit pas de faire du bruit. Elle concerne la gestion des magasins sous-douanes du port sec de Dosso et de son antenne de Niamey.
Dernière intervention en date, celle du Directeur général de la douane, Issaka Assoumana, qui, à l’occasion d’un point de presse, a réfuté ce qu’il a appelé les « contre-vérités » diffusés par des « personnes guidées par le souci de maintenir le statu quo ». Selon lui, le nouveau dispositif, ne présente que des avantages, notamment pour « les importateurs » qui bénéficieront « d’une plus grande célérité dans l’accomplissement des formalités et avec ça une baisse des prix de revient, qui justifiera bien des réductions des prix aux consommateurs ».
Rappel : au terme d’une convention signée avec le gouvernement nigérien, la filiale du groupe Bolloré, Niger Terminal, est, depuis le 18 juillet dernier, gestionnaire des magasins sous-douanes de Niamey et de Dosso. Tous les acteurs du secteur (transitaires, agents des magasins sous-douanes, commerçants, transporteurs), ont demandé à l’Etat de reconsidérer sa position.
C’est le cas du « Syndicat des agents de transit ». Pour Mahamadou Tajani, son secrétaire général, « Niger Terminal » représente « une concurrence qui ne dit pas son nom » ; il déclare : « nous estimons que cette entreprise a le même métier que nous.». En outre, il estime qu’au final, les consommateurs vont faire les frais de la réforme, à cause de l’augmentation des prix.
Le «Syndicat National des travailleurs des magasins sous douane» de son côté, se félicite que ses revendications sociales ont été prises en compte dans la convention que l’Etat a passée avec la Chambre de commerce et qui concerne l’intérieur du pays.
Mais, son Secrétaire général Warou Boubacar affirme contester toujours le nouveau dispositif « par simple patriotisme ». « Nous pensons » a-t-il dit, « que le service des magasins sous douane est un outil de souveraineté de l’Etat et doit appartenir à des nationaux ».
Il a aussi ajouté : « nous avons également la peur du licenciement ; Bolloré est une multinationale qui va certainement demander une certaine expertise que nous n’avons pas.»
A noter que la marche que les transitaires et les commerçants voulaient organiser le samedi 23 juillet pour protester contre les « faveurs » faites au groupe Bolloré Africa-Logistic a été interdite hier par le maire de Niamey. Raison invoquée : le non-respect de délai légal de dépôt de déclaration.