Pourquoi la gestion des déchets urbains pose-t-elle tant de problèmes dans la capitale nigérienne alors que d’autres métropoles africaines ont trouvées des solutions? A qui la faute? L’Etat, la collectivité locale (la municipalité de Niamey), les citoyens ? Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre pendant 45 minutes, les deux invités du Forum de Studio Kalangou.
– Adama Abdou, Directeur des services techniques et municipaux de la ville de Niamey.
– M. Ousmane Dambadji, Président du « Réseau Nigérien des Journalistes pour l’éducation » (Renjed) et du « Réseau Nigérien des Journalistes pour l’eau et l’assainissement » (Rejea), journaliste et acteur de la société civile spécialisé dans les questions d’hygiène et d’assainissement.
Emission préparée et présentée par Moktar Hamado et Mariama Kendah Diallo.
Morceaux choisis
– Adam Abdou, Directeur des services techniques et municipaux de la ville de Niamey.
Je suis d’accord avec vous ; la question de la salubrité à Niamey est devenu une question récurrente, une question de santé publique….Il est bon d’ouvrir le débat, amener les acteurs à se parler au lieu de se jeter des anathèmes…..
Le programme « Niamey Niala » (Niamey la coquette) a été mis en place par l’Etat….Un Ministère de la Ville a été créée…les missions qui lui ont été dévolues vont énormément soulager les autorités municipales…
Mais, vu l’explosion démographique qu’a connu la ville, le système de gestion des déchets est dépassé…..la ville de Niamey n’a pas assez de ressources pour faire face au problème….pendant longtemps, la ville de Niamey n’a bénéficié d’infrastructures structurantes, qui sont de la responsabilité de l’Etat…le réseau primaire dépend de l’Etat…Par ailleurs, la contribution des citoyens est essentielle…Tant que la population pensera que, dès lors que les déchets sont à la porte de leur maison, ce n’est plus leur affaire, on ne règlera pas la question..
……
– Ousmane Dambadji, journaliste :
Niamey est sale et n’est pas à l’image de ce que devrait être une capitale africaine. Il y a bien sur la responsabilité de l’Etat, celle des collectivités locales qui sont en première ligne et notre responsabilité à nous les citoyens……Des efforts ont été consentis par l’Etat par l’adoption de certains textes. Mais aujourd’hui, si Niamey est sale, c’est que la ville ne dispose pas d’un dispositif de ramassage d’ordures digne de ce nom.
Nous, en tant qu’acteur de la société civile, nous sommes en train de faire beaucoup d’activités d’accompagnement. Nous organisons avec les jeunes de certains quartiers des journées de salubrité publique par exemple ; nous faisons en sorte que les gens comprennent le lien qu’il y a entre insalubrité d’une part et sous-développement et la lutte contre la pauvreté d’autre part…
De plus, lors d’un voyage que j’ai fait au Kenya, j’ai pu constater combien l’implication du secteur privé est importante pour la réussite d’un programme d’assainissement…Les études ont montré qu’un franc investi dans l’assainissement peut permettre de gagner 10 autres francs…
Par ailleurs, les medias doivent être impliqués pour la mise en place d’action de prise de conscience et de sensibilisation.
La suite est à découvrir dans le podcast du Forum de Studio Kalangou du mercredi 20 juillet 2016.