La manifestation organisée samedi à Niamey et en régions en soutien au FDS et aux populations de Diffa, par une partie de la société civile nigérienne, n’a pas manqué de susciter une véritable polémique. L’opposition parle d’une manipulation orchestrée par le pouvoir et d’un « échec » et affirme avoir appelé ses militants à ne participer à ce qu’elle qualifie de « mascarade ».
Studio Kalangou a joint Bana Ibrahim du part « Moden Fa Lumana » (opposition) : «Il faut comprendre que les populations du Niger sont aujourd’hui devenu matures sur le plan politique. Donc elles sont capables de faire la distinction entre ceux qui agissent pour leur bien et ceux qui travaillent pour le bien d’une minorité. Vous l’avez vu lorsque nous avions appelé au boycott du second tour des élections présidentielle ; c’est le même effet hier ; nous avons estimé que cette marche cachait beaucoup de choses. Nous avons effectivement demandé sur les réseaux sociaux à nos militants de s’abstenir de participer à une mascarade qui n’était pas faite pour les populations mais que nous interprétons comme un ballon d’essai du régime Issoufou ; vous avez vu tous les moyens qui ont été mis à la disposition de ces organisations! C’est un ballon d’essai pour tester la popularité de ce régime et aujourd’hui il doit, comme dans un pays normal, tirer les conséquences et savoir qu’il est plus impopulaire que jamais. Et aujourd’hui, le peuple nigérien a répondu de manière flagrante sur tout l’ensemble du territoire nigérien. Du côté des organisateurs de la manifestation d’hier, on parle « d’engouement et de mobilisation » des citoyens.
Selon Alio Hassane Saoiuna, ce regroupement d’organisations de la société civile nigérienne a agi en devoir et par conviction, contrairement à certaines allégations. « Je suis désolé si les gens parlent comme ça, c’est parce que les gens ne sont sincères ils ne sont pas sérieux ; moi je vous le dis humblement ; quand nous agissons, c’est par conviction et il y a au Niger malheureusement des gens qui se permettent de critiquer et qui critiquent toujours négativement et qui ne sont jamais en mesure de pouvoir sortir pour agir, soutenir accomplir leur fait pour les nigériens. Lorsque nous avons eu à faire la manifestation (ndr il y a quelques mois) avec « Alternative », (ndr organisation de la société civile), moi j’étais dedans j’ai fait partie des acteurs, j’ai fait partie des animateurs ; à cette époque, il a eu des mauvaises langues qui ont déliré pour dire que c’était une manifestation de l’opposition. Aujourd’hui il y a d’autres mauvaises langues qui parlent de manifestation du pouvoir. C’est grave ce qui ce passe dans notre pays. On a l’impression que la société civile n’a pas une conscience qui lui permette d’agir de son propre chef. Cela est extrêmement grave ; nous estimons que ce n’est pas seulement notre regroupement de la société civile mais toute la société civile sans exclusion qui doit se sentir concernée par une action de soutien à Diffa.