L’Union Européenne vient de s’engager à financer l’implantation de projets d’énergie renouvelable en Afrique pour l’équivalent de 5 Gigawatts. C’était, en marge des grandes négociations qui se déroulent depuis hier, à Marrakech, en présence des chefs d’Etat. Le point central des discussions étant la question de l’accès aux financements des projets de lutte contre le réchauffement.
Le point avec ALHASSANE KOUZI Mahamadou
A cette rencontre, le Niger a envisagé d’améliorer le taux d’accès à l’électricité, de 10% (entre 2010) et à 60% (en 2030) à travers notamment l’électrification rurale et la promotion des énergies renouvelables: A noter que le projet de la centrale hydroélectrique de Kandadji (de 130 MW) devrait être mis en service en 2021. Un projet d’une centrale solaire de 100 MW figure aussi dans les ambitions du Niger.
Les pays africains verront certains de leurs projets destinés à promouvoir les énergies renouvelables voir le jour grâce au financement, annoncé de l’Union européenne et de pays contributeurs. Un financement équivalent à une production totale de 5 gigawatts, sur des projets nationaux ou régionaux.
Ces projets seront sélectionnés parmi les documents de Contribution Déterminée nationale présentés par chacun des 195 pays présents à la COP22, ou sur proposition directe auprès de l’Union Européenne.
La France avait initié cette démarche en décembre 2015 en allouant deux milliards d’euros sur le même secteur. Ségolène Royale, Ministre française de l’Environnement, a réaffirmé que, la promotion des énergies renouvelables est une urgence pour les 700 millions d’africains privés d’électricité. Elle avait déjà annoncé, lundi dernier, l’installation prochaine d’une antenne auprès de la Banque africaine de développement (BAD) destinée à la gestion des initiatives consacrées aux énergies propres.
« C’est très important, c’est le plus important de la cop22. Parce que la cop22 est une cop africaine. On est en Afrique, et donc l’Afrique est la priorité. Et l’Afrique doit pouvoir accéder aux énergies renouvelables et notamment l’énergie solaire. Aujourd’hui 700 millions d’africains sont privés de l’accès à l’électricité. Donc on ne peut pas se développer quand on n’a pas accès à l’électricité. Et donc c’est l’urgence de l’urgence. »
La mise en œuvre doit débuter au courant 2017.
A noter qu’en 2013, les énergies vertes (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse, etc.) couvraient 5% des besoins énergétiques du continent, elles pourraient atteindre 22% d’ici 2030, assure l’Agence internationale des énergies renouvelables dans son rapport « Africa 2030 », qui se veut une « feuille de route » pour la transition énergétique en Afrique.