Sept mois après la fermeture de la mine de la compagnie minière d’Akouta COMINAK, la société civile d’Arlit déplore ce qu’elle appelle le non-respect des accords par la filière d’ORANO. La COMINAK a fermé le 31 mars 2021 après plus de 40 ans d’exploitation d’uranium. Lors de cette fermeture, le groupe ORANO( ex AREVA) a pris certains engagements qui aujourd’hui ne seraient pas respectés.
« Quelques jours après l’arrêt de la production d’uranium, la société décide précipitamment de boucher définitivement les voies d’accès aux galeries de la mine. La majorité des trous d’aération (bouche d’aération de la mine) furent aussi bouchés. Les conséquences de cette méthode ont entrainé l’enfouissement des engins valant des milliards de F CFA. La mise en inondation des galeries et noyage total de la mine. Le risque évident de la contamination radiologique de toutes les nappes de la région d’Agadez » selon les membres des organisations de la société civile d’Arlit dans une déclaration en date du 23 octobre 2021.
Dans un article du Studio Kalangou en date du 1er juin 2021 disponible ici qui faisait cas de l’avenir des déchets radioactifs, le groupe ORANO avait promis de prendre certaines dispositions afin d’éviter à la population de subir les conséquences de la radioactivité, ce qui apparemment n’est pas le cas actuellement. « Il y a des bouches d’aérations qui ont été bouchées, une bonne centaine et parmi ces centaines il y en a déjà qui se sont effondrées, le dôme qu’ils ont mis en haut s’est effondré dans la mine » a déclaré Mr Almoustapha Alhacen, coordinateur de la société civile d’Arlit. Ce qui représente un danger pour la population.
En dehors de ces facteurs liés à l’environnement, sur le plan économique aussi les accords n’ont visiblement pas été respectés, toujours selon les OSCs.
« Suite à cette fermeture, la société a mis en place un plan de réaménagement du site (Plan RDS) dont le budget est d’environ 95 milliards de F CFA », et selon toujours cette même déclaration « Au sujet du budget de réaménagement du site : On constate que les ressources financières seraient mobilisées comme suit : les japonais au titre de leur responsabilité sociale et environnementale, contribueraient pour environ 30 milliards de F CFA. La vente de l’uranium nigérien mis de côté à cet effet 40 milliards de F CFA. ORANO, operateur principal et unique actionnaire hors Niger zéro F CFA mais visiblement compte combler sa participation avec la vente inopportune des ferrailles, des déchets et objets issues du démantèlement ».
Il était prévu que les travailleurs de la mine soient dédommagés, mais cela n’a pas été fait car explique Almoustapha Alhacen « une partie des sous-traitants est partie sans aucune prime », il a aussi souligné que des ateliers qui auparavant devaient se tenir en 2019 ne se sont tenus qu’en août et septembre dernier. Hormis tout cela même le démantèlement qui était censé être confié aux sociétés nigériennes n’a pas été respecté, ajoute -il.
Interview de Almoustapha Alhacen réalisée par Mahamane Goungou
Zeinabou Abdou Saidou