Vacciner les enfants pour les immuniser contre les maladies

Vacciner l’enfant, c’est le protéger contre les maladies évitables grâce à la vaccination. Le Niger, pays d’Afrique subsaharien, a introduit très tôt la vaccination dans son agenda de développement et…
Vacciner les enfants pour les immuniser contre les maladies
Un enfant reçoit une dose de vaccin au centre de santé intégré de Koira Kano Nord, le 23 novembre 2021. Faride Boureima / Studio Kalangou

Vacciner l’enfant, c’est le protéger contre les maladies évitables grâce à la vaccination.

Le Niger, pays d’Afrique subsaharien, a introduit très tôt la vaccination dans son agenda de développement et de politique sanitaire. C’est en 1987 que le programme élargi de vaccination (PEV) a été lancé. Plus tard, le pays se dote d’un plan pluri annuel de vaccination.

Cette année, la semaine Africaine de la vaccination aspire à promouvoir l’utilisation des vaccins pour protéger tous les Africains de la maladie. Le thème retenu pour la célébration de cette semaine est « Les vaccins nous rapprochent ».

Vacciner au moins 80 % des enfants non ou insuffisamment vaccinés

La pandémie de la covid-19 a bouleversé les activités de vaccination programmée en Afrique.
Selon le ministre nigérien de la santé, les deux dernières années, 37 618 enfants n’ont pas complété leur vaccination. Et cela au premier semestre 2020. A cela s’ajoute 20 000 autres enfants, qui n’ont reçu aucune dose de vaccin sur ces deux dernières années. Pour Dr Idi Illiassou Mainassara, « nous devons nous mobiliser sans cesse contre les maladies évitables par la vaccination ». Cela va favoriser la promotion de la santé de la population, « particulièrement celle des femmes et des enfants ».

Le lancement de la semaine Africaine de la vaccination (SAV) au Niger, le 23 novembre  vise à « réduire la mortalité et la morbidité liées aux maladies évitables par la vaccination dans les districts sanitaires du Niger ». En plus, la SAV entend vacciner au moins 80 % des enfants non ou insuffisamment vaccinés dans toutes les régions du Niger. La vaccination concourt à la réduction du taux de mortalité ainsi que de morbidité.

A lire :

Louise Aubin, Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies au Niger rappelle l’importance de la thématique. « Les vaccins ont le pouvoir de lutter contre les maladies, de sauver des vies et de nous rapprocher d’un avenir puissant, plus sûr, plus prospère. »

En Afrique, neuf millions d’enfants ne sont pas vaccinés, cela dans les « zones rurales difficiles d’accès » mais aussi en milieu urbain. Louise Aubin, rappelle la déclaration ministérielle sur l’accès universel à la vaccination d’Addis-Abeba de janvier 2017 où les chefs d’Etats « se sont engagés à investir dans le renforcement de l’accès universel à la vaccination ». Pour cela, « il faudrait revenir au bon vieux principe de la vaccination au quotidien dans toutes ces formations sanitaires et à tout contact ».

D’après Louise Aubin, « de nombreux enfants sont en contact avec les services de santé mais ne sont pas vaccinés ». Ceci s’explique par « la non vérification de leur statut vaccinal ratant » du coup « l’opportunité d’être à jour » dans leur vaccination. 

L’implication des communautés est absolument cruciale afin d’accroitre la couverture vaccinale.

Renforcer la couverture vaccinale

La vaccination concerne tout le cycle de vie d’une population, qu’il s’agisse d’adolescents, de vielles personnes comme d’adultes.

Pour Dr Blanche Anya, représentante de l’OMS au Niger, il faut sensibiliser les « communautés et les populations sur l’importance et la valeur de la vaccination ».

Il convient alors de « dresser les défis du système de santé » a déclaré la Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies au Niger. Des défis liés à « l’accessibilité insuffisante au service de santé, l’inadéquation de certains moyens de transports pour atteindre les populations éloignées et le nombre limité d’agents de santé de première ligne ».

Plusieurs districts sanitaires de la région de Tahoua sont ciblés pour un renforcement de la couverture vaccinale. Des relais communautaires s’attèleront à la sensibilisation au niveau des districts de Tahoua, Bouza, Malbaza… Aussi, des équipes de vaccinateurs seront déployées dans la région pour le rattrapage des enfants non ou insuffisamment vaccinés.

Le défi est d’autant plus grand dans certaines régions où subsistent encore des enfants non vaccinés avec des disparités entre ces localités. Selon l’analyse des données de vaccination de 2020, les régions de Tahoua et Tillabéry ont respectivement 18 165 et 12 869 enfants non vaccinés. L’insécurité, les zones difficiles d’accès, l’insuffisance de la planification et la mise en œuvre des activités en faveur de la vaccination ou encore l’insuffisance de sensibilisation des communautés peuvent expliquer cette situation.

Faride BOUREIMA