Venir au monde est un souffle de vie, face à une affection, elle change le cours d’une destinée.
Sous le pseudonyme d’Aida, la jeune fille indique que sa vie a changé quand elle a appris son statut sérologique. Elle avait 14 ans. En pleine année scolaire, la jeune Aida, est tombée malade et hospitalisée durant deux longues semaines. À l’époque, elle était alors âgée de quatorze ans et venait de faire son entrée au collège.
Elle n’avait aucune idée de ce dont elle souffrait. Pour elle, « je sais tout simplement que j’étais malade ».
L’histoire de la jeune Aida a débuté très tôt, dès sa venue au monde, elle est née prématurée. Naître à six mois de grossesse, c’est être un grand prématuré selon la médecine. La maturité fœtale était alors engagée, car sans assistance, l’enfant ne peut pas survivre.
Aucun de ses géniteurs n’est atteint du VIH / SIDA dit-elle, « mes parents n’avaient pas cette maladie ». Elle ignore d’où et comment elle a été infectée. Selon Aida, son infection serait survenue au cours d’une transfusion sanguine qu’elle aurait subie lorsqu’elle était prématurée. C’est l’explication qui lui a été donnée.
D’ailleurs, c’est son père qui l’a informé qu’elle est atteinte du SIDA. Elle avait 14 ans. C’était alors un choc pour l’adolescente de l’époque. Ce jour-là, un instant, sa vie d’enfant venait de s’interrompre.
« J’ai failli me suicider à cause de cette maladie » a confié Aida à Rahilatou Soumana de Studio Kalangou. « Je n’ai pas pu croire ! » A-t-elle ajouté. Sa mère lui a été d’un grand soutien. « Elle m’a encouragé » à faire face à la maladie et à se battre contre elle.
Elle suit à la lettre ses prescriptions médicales, la prise de son traitement antirétroviral. « On me donne des médicaments, trois mois après ; je renouvelle si mes produits finissent. Quand je prends ces médicaments, je ne tombe pas malade ».
Aujourd’hui, âgée de 20 ans, Aida est au lycée en classe de terminale et a bien accepté sa maladie. « Je vis » comme les jeunes de mon âge, « parce que je sais que ce n’est pas moi seule ».
Au début, elle avait du mal à s’ouvrir aux autres. Cette année, Aida est entrée en contact avec des jeunes de son âge, vivant avec le VIH / SIDA. Elle fonde beaucoup d’espoir sur cette nouvelle rencontre et cette amitié naissante. « Pour le moment, on s’est rencontré, mais je sais que dans le futur ça ira ».
Le syndrome d’immunodéficience acquise ou encore, SIDA, est toujours là et rode autour des adolescents en Afrique Subsaharienne.
Le 1er décembre, le virus du SIDA refait surface bien que la vedette lui soit arrachée par la pandémie de la covid-19. C’est la journée mondiale de lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH/SIDA). Selon ONU SIDA, 37,7 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2020.
Au Niger, on observe une baisse du taux de prévalence de la maladie, qui était de 0,4 % en 2012 , il est passé à 0,2 % en 2020. Aussi, le pays enregistre également des infections au VIH chez les adolescents.
Dans la région subsaharienne, sur sept nouvelles infections au VIH, six sont enregistrées chez les adolescents.
L’interview d’Aida dans ce magazine réalisé par Rahilatou Soumana
Faride BOUREIMA.