Niger/insécurité: déplacement des populations sur les bandes frontalières du Bénin et du Burkina Faso

Les attaques, les menaces et ultimatums des groupes armés non étatiques(GANE) qui sévissaient depuis 2015 au Niger, se poursuivent toujours dans certaines de ses localités, obligeant ainsi les populations à…
Niger/insécurité: déplacement des populations sur les bandes frontalières du Bénin et du Burkina Faso
Une femme se cache derrière un rideau d'une tente de fortune dans un camp du village de Kidjendi près de Diffa le 19 juin 2016 / ISSOUF SANOGO / AFP

Les attaques, les menaces et ultimatums des groupes armés non étatiques(GANE) qui sévissaient depuis 2015 au Niger, se poursuivent toujours dans certaines de ses localités, obligeant ainsi les populations à se déplacer vers d’autres zones qu’elles estiment plus sûres.

Cependant, dans le département de Gaya, plus de 500 personnes sont arrivés dans le village de Gattawani, commune rurale de Tounouga. Ces personnes ont fui l’insécurité au niveau des frontières du Bénin et du Burkina Faso. Notons que ces deux pays, le Bénin et le Burkina Faso partagent les mêmes frontières avec le Niger.

Et selon le préfet de Gaya, ces déplacés sont des pêcheurs originaires du Niger qui vivaient depuis plus de 40 ans dans cette zone dite des trois frontières.

L’un des déplacés rapporte les raisons de leur départ au micro du Studio Kalangou. « Ceux qui ont pris les armes contre le pouvoir au Burkina ne nous ont pas touché. Le Bénin a déployé ses forces de défense et de sécurité tout au long de sa frontière avec le Burkina Faso. Les hommes armés ont attaqué ces militaires béninois dans la nuit et à coté de notre village. Il y a même certains hommes qui ont été tués au bord de notre point d’eau » explique-t-il. En effet, les individus armés sans foi, ni loi saccagent, massacrent de façon incontrôlée, et les forces de défense et de sécurité(FDS), et les populations civiles forçant ces dernières à quitter leurs villages.

Ainsi, le déplacé continue en expliquant, que les hommes armés leur ont donné un ultimatum de trois jours pour ne plus utiliser le point d’eau de leur village et « c’est ce qui nous a effrayé et nous avons quitté le lieu. Certains se sont installés quelque part au Burkina et d’autres ont fait escale au Bénin, faute de moyens » indique-t-il. En effet, l’insécurité dans les zones sème la panique un peu partout dans le pays augmentant ainsi le nombre des déplacés.

Conditions de vie de ces déplacés

Depuis leurs arrivées dans le village de Gattawani, ces déplacés vivent dans des conditions difficiles selon les autorités locales. Nazirou Malan Seydou, un conseiller régional dudit village lance un cri de cœur.

« Ils disent que leurs bagages, leurs nourritures, leurs champs qui sont au stade de récolte, tous, ils les ont laissés là-bas. Ils sont venus en grand nombre, il y a ceux qui n’ont même pas quoi se protéger comme habits ; Déplore Nazirou Malan Seydou. Les menaces terroristes ont amené ces pécheurs a tout laissé derrière eux. Ces derniers cherchent seulement à sauver leur vie.

Cependant, c’est difficilement que certains sont logés dans des chambres à dix voir quinze personnes par chambre à Gattawani. Ils sont nourris avec la collecte des plats de la population. Les enfants sont avec les autres du village explique le conseiller régional. Ainsi, il faut noter qu’en plus de ces difficiles conditions de vie, ces déplacés pêcheurs sont aussi confrontés aux intempéries du froid en cette période d’harmattan. Quant aux enfants, leur déscolarisation constitue un grand frein pour le développement du pays.

Par conséquent, le conseiller régional Nazirou Malan Seydou lance un appel à l’endroit des autorités et des bonnes volontés à venir en aide à ces déplacés « nous lançons un appel à l’Etat et aux partenaires à venir en aide urgemment à ces déplacés qui sont au nombre de près de 500. Ils sont rentrés là où la situation alimentaire est déficitaire ». Parce que, il faut le rappeler, cette année, la campagne agricole n’a pas été bonne dans le pays.

Rabi Assoumane Hamani