La sécurité alimentaire dans la commune d’Anzourou

Un déplacement massif de populations a été observé en mai 2021 dans le canton de l’Anzourou suite à des attaques récurrentes des groupes armés non identifiés contre les civils. La…
La sécurité alimentaire dans la commune d’Anzourou
Distribution alimentaire du PAM à Bosso, financée par ECHO, le 9 décembre 2014. Copyright: EC/ECHO/Anouk Delafortrie / Source : flickr.com / CC BY-NC-ND 2.0

Un déplacement massif de populations a été observé en mai 2021 dans le canton de l’Anzourou suite à des attaques récurrentes des groupes armés non identifiés contre les civils.

La commune rurale d’Anzourou est située à une soixantaine de kilomètres au nord de la commune urbaine de Tillabéry.

Ce sont près de 12 000 personnes qui ont fui les violences des groupes armés non étatiques dans le canton d’Anzourou. Certains ont trouvé réfuge à Tillabéry, chef-lieu de la région, ou encore dans le canton de Sakoira. Une semaine après leur arrivée (14 et 15 mai 2021), les autorités nigériennes ont procédé au retour ‘‘volontaire’’ de ces déplacés.

La saison pluvieuse est intervenue tardivement dans la zone et la situation sécuritaire accentue le risque d’insécurité alimentaire. L’insécurité qui prévaut dans la localité a limité le déplacement d’une frange de la population dans les hameaux de cultures. « Nous n’avons cultivé que les terres qui sont aux alentours du village » a confié un agriculteur de Ziban à Studio Kalangou. Avec l’arrêt précoce des pluies dit-il, les rendements des champs ont été amoindris par les attaques d’ennemis de culture.

Acculés par les forces armées nigériennes, les groupes armés non-étatiques ont changé de stratégies en ciblant « des individus isolés dans leurs champs ». Suite à cela les autorités locales ont demandé aux populations des localités concernées de revenir vers Anzourou. « Face à cela nous avons demandé aux populations de revenir et de laisser le terrain aux FDS pour faire leur travail » a déclaré le maire d’Anzourou au Studio Kalangou. Le maire ajoute que les populations hôtes ont « morcelé leur champs pour les partager avec les autres. »

Le canton d’Anzourou bénéficie du plan de soutien aux populations vulnérables. A ce titre, cette commune rurale profite de la vente à prix modéré des vivres ainsi que de la distribution gratuite. Pour faire face aux chocs, elle reçoit le double des assistances fournis aux communes du département de Tillabéry. « Si les autres communes gagnent 25 tonnes, on m’amène 50 tonnes » pour la vente à prix modéré a déclaré le maire d’Anzourou. Il poursuit que sa commune reçoit 150 tonnes d’assistance alimentaire en lien avec la distribution gratuite contre 75 tonnes pour les autres communes.

Les résultats préliminaires de la mission d’évaluation de la campagne agro pastorale dans la région de Tillabéri font état de près de 600 000 personnes à risque d’insécurité alimentaire.

Faride Boureima.