Dans la région du Sahel, cette année, 29 millions de personnes auront besoin d’assistance alimentaire selon les Nations Unies.
La zone des trois frontières est au cœur d’une crise multiple en pleine expansion, avec une portée sans précédent de violences armées et d’insécurité.
Le manque d’opportunités économiques ou encore l’absence de services dit « essentiels » accentuent l’extrême pauvreté de millions de personnes. La situation sécuritaire ainsi que le développement politique au Sahel appellent les Etats à préserver l’environnement.
Les sanctions économiques et politiques prises par des institutions sous régionales à l’endroit de certains Etats, comme le Mali, inquiètent les humanitaires. Parce que cela peut entraver la logique d’un espace humanitaire neutre, indépendant et impartial. L’aide « doit être accessible malgré des mesures politiques et restrictives » a déclaré Peter Maurer, président du Comité international de la Croix Rouge. C’était lors de la conférence de presse qu’il a animé le 10 février à Niamey. « À cause de cette situation conflictuelle, et à cause de différences politiques », cet espace « se rétrécit parce qu’il y a des mesures aux frontières ». Peter Maurer, réaffirme la détermination du CICR, « d’avoir des exemptions humanitaires sur tout régime de mesures contraignantes » à l’endroit d’un pays. « Nous préférons qu’il n’y ait pas de mesures restrictives et qu’il n’y ait pas d’impact sur les organisations ».
Pour le responsable Afrique du CICR, Patrick Youssef, l’engagement avec les autorités Burkinabès et Maliennes sont fructueuses. « Ils nous ont rassuré jusqu’à présent que l’assistance, qu’elle soit lié à une aide directe aux populations à travers une logistique conséquente qui devait nous permettre d’acheminer du matériel à travers la frontière, ou qu’elle soit liée à l’accès aux populations, a été jusqu’à présent assez favorable et positive ». L’ouverture d’une antenne à Dori dans le nord-est du Burkina Faso, au cœur du Liptako-Gourma, permet une meilleure accessibilité aux populations.
Face aux violences, aux défis sécuritaires, aux changements climatiques, de plus en plus de personnes quittent leurs localités. Ces problèmes rappellent aux différents acteurs la nécessité d’être ouverts aux solutions. Ce qui permettra de préserver l’espace humanitaire au Sahel.
Faride BOUREIMA.