En 1960, précisément, le 3 août, le Niger est devenu une nation indépendante.
Le peuple nigérien célèbre ce mercredi 3 août, dans la joie et la fierté, le 62e anniversaire de la fête de l’indépendance du pays à Tillabéry. Une fête caractérisée par des valeurs de citoyenneté environnementale ainsi que de paix.
Retour sur cette date historique du 3 août 1960
Ce n’est que deux ans après l’avènement de la République du Niger (18 décembre 1958) que Diori Hamani, alors président du Niger proclame la déclaration d’indépendance du Niger.
C’était dans la soirée du 3 août, au palais de la Présidence du Niger qu’est intervenue ladite déclaration.
« Ce mercredi 3 août 1960, par délégation des pouvoirs que je tiens du peuple nigérien, qui m’a placé à la tête de l’Etat. En vertu du droit de ce peuple à disposer de lui-même, je déclare solennellement l’indépendance du Niger ». Par ces phrases prononcées de Diori Hamani, plus de trois millions se retrouvent dans un Etat, qui est le leur. Une Nation nouvelle avec sa propre politique et de vision de développement.
« Je déclare que le Niger exerce et exercera à compter de ce jour, sa pleine et entière souveraineté dans le respect des principes du droit international et de la morale internationale ». Ce fut alors, l’entrée du pays dans le grand concert des nations indépendantes.
Une journée mémorable
La célébration d’indépendance est ponctuée de diverses festivités.
C’est l’actuelle place du petit marché, en plein cœur de la capitale Niamey qu’est célébré en grande pompe cet acquis du peuple.
« Nous étions jeunes, nous n’étions pas à l’école pour comprendre ce qui se disait mais les gens se félicitaient » après la proclamation d’indépendance se souvient encore Salmou Bello. Ce jour-là, certains se sont rassemblés à Kalley Amirou, un quartier de Niamey pour la circonstance.
Au son des tam-tams, de danses traditionnelles et de chants, tout le Niger était là. Chacun manifestait sa joie au rythme ainsi qu’au pas de sa richesse culturelle.
À l’hippodrome de Niamey, des courses hippiques ainsi que de dromadaires. Et cela, sous le regard joyeux des nigériens ainsi que des hôtes des pays amis.
L’écrivain, Adamou Idé faisait partie de ces jeunes écoliers ayant participé au défilé d’indépendance. « J’étais élève, on défilait » a confié Adamou Idé à Abdoul Rachid Maiga de Studio Kalangou.
Yazi Dogo, c’est ce grand homme de culture, nigérien, qui encadrait ces jeunes élèves. « On chantait, y avait pas d’hymne national ! Le 03 août 1960, il n’y a pas l’hymne national ! » Ce jour-là, c’était, « l’hymne de la jeunesse » que chantaient les scolaires.
Au fil du temps, d’autres activités sont greffées aux célébrations de l’indépendance notamment la fête de l’arbre.
La fête de l’arbre
C’est en 1964, 4ème année d’indépendance du Niger que la fête de l’arbre a été célébré pour la première fois.
C’est en signe de symbole que ces deux festivités ont été conjugué. « Pour la première fois, nous avons voulu associer symboliquement ces deux cérémonies pour mieux vous faire pénétrer la portée de cet acte ». C’est ce que déclarait M.Maidah Mamoudou, ministre de l’économie rurale.
En face de l’arbre de la liberté, des manguiers furent plantés par Diori Hamani. Cet arbre de la liberté se trouvait au rond-point du même nom ou trône actuellement un monument surplombé d’un canaris.
Avant d’ajouter que, « Pour le paysan, il protège ses sols contre l’érosion, en retenant la terre fertile que le vent et la pluie arrachent de son champ ; sous le Gao, l’herbe est plus dense, plus précoce, ses gousses et ses feuilles ont une valeur fourragère indéniable et son ombre offre aux animaux, un coin idéal pour ruminer ».
62 ans plus tard, la fête de l’arbre est toujours célébrée et cette année, c’est la région de Tillabéry qui accueille cette fête devenue nationale instituée en 1975.
03 août 2022, l’appel à l’unité
Après un-demi-siècle d’existence, le Niger a bien traversé des défis et dans ce carré du 21ème, la menace terroriste est un défi majeur pour la jeune nation nigérienne.
Dans son discours à la Nation, le Président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, a appelé les Nigériens, à « un consensus fort aujourd’hui plus qu’hier en vue de lutter contre la grande menace que représente le terrorisme pour notre pays ».
D’ailleurs, il a rendu un vibrant hommage aux Forces de Défense et de Sécurité nigériennes, pour « leur capacité à contenir les actions terroristes » sur le territoire national « avec professionnalisme et dignité ».
Aussi, cette lutte ne peut se gagner sans unité.
Le Président n’a pas manqué de souligner que la consolidation de l’unité nigérienne était, « la pierre angulaire de son projet de bâtir une Nation prospère et épanouie ». L’édification d’un Niger Unis et solidaire ne saurait se faire sans cette « boussole qui a servi de repère à toutes les générations de dirigeants de notre pays ». Et ce, « malgré les vicissitudes auxquelles ont pu être confrontés les différents régimes politiques qui se sont succédé » a rappelé Mohamed Bazoum.
Faride BOUREIMA.