9 gendarmes et 6 civils ont été mis aux arrêts le 12 octobre et placés au camp pénal de la ville d’Agadez pour répondre de « corruption et concussion » dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite des migrants. Il leur ait reproché d’avoir accepté de l’argent de plusieurs migrants en échange de quoi ils auraient facilité leur passage en Libye ou du moins ne s’y seraient pas opposés.
Agadez est considéré comme l’un des principaux points de transit des candidats ouest-africains à la traversée de la Méditerranée.
Le Niger s’est pourtant doté en mai 2015 d’une loi pour combattre les passeurs; la loi reprend les termes du « Protocole des Nations contre le trafic illicite de migrants », qui ouvre la voie à des poursuites contre les passeurs.
L’application de la loi est rendue difficile car l’hébergement et le transport des migrants constituent une source de revenus pour une partie de la population d’Agadez. Et, beaucoup de jeunes sans emploi s’adonnent à cette activité périlleuse mais rentable.
Joint au téléphone par Studio Kalangou, Ibrahim Manzo, directeur de publication d’Air info, spécialiste des questions migratoires dans la région d’Agadez explique le pourquoi à Studio Kalangou : « l’accueil, l’hébergement et le transport des migrants constituent des activités génératrices de revenus pour les populations d’Agadez. … ; la population d’Agadez souffre économiquement ».
Le directeur de publication d’Aïr info explique que l’économie locale de cette région a été mise à plat par les rebellions armées dans la zone, la chute du tourisme et les attaques du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) : « Désœuvrée, la jeunesse s’adonne donc à ce trafic. Mais avec la loi de Mai 2015 qui criminalise cette activité, les jeunes sont désemparés ; malgré tout ils continuent à la pratiquer, cette fois ci, sur de nouvelles voies périlleuses qui coûtent la vie à ces pauvres migrants qui meurent de soif sur la route ».