Suite à l’abattage non autorisé de deux hippopotames à Ayorou dans la région de Tillabéri, le 05 Mai dernier, les autorités ont procédé à l’arrestation des auteurs de l’acte. Et depuis, une crise de confiance s’est installée entre autorités locales et population de ladite commune.
Selon le préfet d’Ayorou, Jando Richi Ag Alher touché par Studio Kalangou : « Nous sommes à 27 hippopotames qui sont morts du fait du massacre que les sorkos (pécheurs en langue zarma) sont en train de faire à l’encore de cette espèce protégée. Nous savons que les gens s’entêtent à aller encore vers le massacre de ces hippopotames. Nous avons pris toutes les dispositions pour procéder à l’arrestation de toutes les personnes impliquées. A cette date, nous avons interpelé plus d’une dizaine de personnes dont des chefs de villages, dernièrement relaxés. Les enquêtes se poursuivent pour rétablir l’ordre et protéger ces hippopotames. Nous avons enregistré une manifestation violente de la population, plus précisément des villages insulaires qui sont impliqués dans les massacres. Nous avons géré cette manifestation en toute responsabilité et Dieu merci, nous n’avons enregistré aucune perte en vie humaine. »
Selon le chef des pêcheurs, le sorko Zariya Issaka les autorités ont refusé de les rencontrer à plus forte raison trouver un terrain d’entente. Contacté par studio Kalangou, il explique comment les événements ont débutés : « Le premier hippopotame a attaqué des bœufs dans une concession. La même nuit, les habitants de cette maison ont pu le blesser. Le matin les jeunes ont décidés de l’achever. Vers midi la police est venue et a interpellé 9 étrangers de passage trouvés sur les lieux. Ils ont demandé les noms des gens qui l’ont abattu. J’ai d’abord donné mon nom et mon voisin a donné son nom aussi. Le chef de village même a été convoqué. Arrivé à la préfecture le lendemain, on nous a notifié que nous sommes amendé pour verser 4 millions de franc CFA pour l’abattage de cet hippopotame. Ce sont les populations de tout le canton d’Ayorou qui ont marché pour protester et refuser de payer cette amande. Les hippopotames sont maintenant nombreux. Il faut que l’Etat leur trouve une réserve ou les chasser ou nous-mêmes nous allons les diminuer. Avant-hier, jeudi, ils ont convoqué 4 chefs de villages pour les libérer seulement le lundi. Au fait ce sont les cultivateurs et les éleveurs qui ont décidé de manifester. Même aujourd’hui nous sommes convoqués à la justice. »
L’abattage des hippopotames dans cette zone aura sans nul doute un impact sur l’économie touristique de la région, qui a toujours été un site touristique réputé, à cause de ses nombreuses espèces aquatiques, dont les hippopotames.