Chaque année, la saison des pluies provoque, au Niger, de véritables catastrophes tant humaines qu’économiques. Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet, une pluie diluvienne de 60 millimètres s’est abattue sur la ville de Tchintabaraden, dans la région de Tahoua.
Selon la préfecture de la localité, une maison s’est effondrée causant la mort de 3 personnes. 3 autres personnes ont été grièvement blessées et recevaient encore lundi après-midi des soins à l’hôpital régional de Tahoua. Les dégâts matériels sont importants. Le « Comité régional de gestion de catastrophes » est à pied d’œuvre pour faire parvenir de l’aide aux victimes sinistrées.
Toujours dans la région de Tahoua, la ville de Bouza a enregistré pour sa part 69 millimètres dans la même nuit de dimanche à lundi entrainant des destructions importantes. Joint au téléphone par Studio Kalangou, Amadou Alassane maire de la commune urbaine de Bouza a dressé le bilan des intempéries :
« 35 maisons effondrées ainsi que 4 salles de classes ; deux brebis mortes. Nous avons fait un tour dans la ville. Il y a quelques endroits où les murs des maisons sont effondrés. Nous avons pris la décision de recaser les sinistrés dans les écoles primaires. Dès ce soir, ils vont rejoindre les salles de classes, en attendant de prendre d’autres dispositions. […]
Le maire de la commune urbaine de Bouza donne les raisons, qui selon lui, explique l’ampleur des dégâts : « Les chinois dans le cadre du bitumage du tronçon Madaoua – Bouza……ont construit un « daleau » (un petit canal servant à l’écoulement des eaux sous une chaussée). (Mais)…les eaux de pluies ont charrié des branches d’arbres qui ont obstrué les voies dans lesquelles l’eau est censée s’écouler. L’eau s’est donc déversée dans les maisons. »
Enfin, dans la région de Maradi, la commune rurale de Gabi département de Madarounfa, a enregistré 144 millimètres de pluie dans la nuit de dimanche à lundi. Un véritable déluge qui a provoqué d’énormes dégâts faisant 280 sinistrés selon le maire de la commune, Gabi Kané Dan Mallam, a décrit ce qui s’est passé pour Studio Kalangou :
« Il y a un marigot …au centre d’un quartier. C’est ça qui a débordé et qui a…inondé tout un quartier. On enregistre beaucoup de sans-abris. Dieu merci, on n’a enregistré aucune perte en vie humaine. Donc ce matin, … (la décision a été prise d’ouvrir)…les salles de classe. Heureusement,… grâce… aux parents et amis, les gens ont pu se loger ; maintenant je suis en train de demander aux gens qui n’ont pas eu d’abri d’aller à l’école. Il y a plus de 20 maisons effondrées. »
Régulièrement, de nombreuses voix s’élèvent pour s’interroger sur les conséquences aussi dramatiques de simples intempéries. Certains mettent en cause le manque de prévision des pouvoirs publics locaux ou encore l’absence dans beaucoup de villes du Niger d’une véritable politique d’urbanisme.
Le mois dernier, au moins neuf enfants sont morts dans l’effondrement de maisons et de murs suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur la ville de Niamey et ses alentours. Les deux chaînes de télévision publiques nigériennes, Télé-Sahel et Tal-TV, ont d’ailleurs cessé d’émettre pendant quelques jours, en raison de l’inondation de leurs installations à Niamey.