Amnesty International dénonce les poursuites engagées contre des leaders d’opinions

Dans un rapport publié hier mardi 11 juillet 2017, l’organisation internationale, basée à Londres, Amnesty International signale qu’au Niger ces derniers mois, des militants de la société civile et des…
Amnesty International dénonce les poursuites engagées contre des leaders d’opinions

Dans un rapport publié hier mardi 11 juillet 2017, l’organisation internationale, basée à Londres, Amnesty International signale qu’au Niger ces derniers mois, des militants de la société civile et des activistes politiques ont fréquemment été pris pour cible pour avoir critiqué le gouvernement, et exprimé pacifiquement leurs opinions sur l’actualité ou décisions de justice sur Facebook ou dans les journaux.

« Cette vague d’arrestation de leaders d’opinions en raison de publications sur les réseaux sociaux est une pratique liberticide dangereuse et les poursuites pénales à leur encontre sont préoccupantes » a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Amnesty international estime que les autorités du Niger doivent annuler les charges retenues contre ces leaders de la société civile et activistes politiques détenus arbitrairement, et les libérer sans condition.

De nombreuses organisations de défense des journalistes sont déjà montées au créneau pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression. C’est le cas du syndicat national des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC), des journalistes nigériens membres de la cellule Norbert zongo (CENOZO) et des professionnels de la presse en ligne du Niger (RPPLN)

Pour rappel :  

– Le journaliste du groupe de presse « Bonferey », Baba Alpha, poursuivi pour faux et usage de faux, et placé depuis avril dernier sous mandat de dépôt. Après le rejet, le 4 juillet dernier, de la demande de liberté provisoire introduite par ses avocats, le procès s’est déroulé le mardi 11 juillet. Le délibéré est fixé au 18 Juillet prochain.

– Accusé d’avoir volé un document judicaire contenu dans un dossier d’instruction et de l’avoir publié, le fondateur du journal « Le Courrier », Ali Soumana, arrêté à la fin du mois de juin, a été placé sous mandat de dépôt lundi 3 juillet et transféré à la prison de Filingué ce 12 juillet. Plusieurs organisations se sont élevées contre cette incarcération dont la « Maison de la presse » et « Reporters Sans frontière ». Le gouvernement fait valoir, la semaine dernière dans un communiqué, que « le journaliste Ali Soumana est poursuivi pour complicité de soustraction des pièces de procédure et violation du secret d’instruction. » Toutes choses, selon les termes du communiqué gouvernemental, « qui sont prévues et punies par le code pénal en vigueur au Niger et non couvertes par l’ordonnance 2010-035 du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de presse.»

– Le jugement en flagrant délit de Bana Ibrahim du parti d’opposition  Moden Fa Lumana et de l’acteur de la société civile Gamatché Mahamadou s’est déroulé jeudi 6 juillet matin devant le Tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Le délibéré est fixé au jeudi 13 Juillet. Bana Ibrahim et Gamatché Mahamadou sont poursuivis pour « jet de discrédit sur le corps de la magistrature » suite à leurs publications sur les réseaux sociaux.