L’Union des Scolaires Nigériens (USN) a déposé une plainte contre X ce matin devant le tribunal de Niamey pour faire toute la lumière sur la mort de l’étudiant BAGALE Mallah tombé le 10 avril 2017 suite aux violences des forces de l’ordre sur les scolaires qui manifestaient à Niamey.
Tsalha Kaila Secrétaire Général Adjoint de l’UENUN au micro de Studio Kalangou : « Nous avions rassemblé toutes les structures de notre organisation dans le but de déposer une plainte relativement à l’assassinat ignoble de notre camarade Mallah Bagalé, paix à son âme. Nous sommes venus pour déposer cette plainte et réclamer justice donc nous sommes venus exprimer notre attachement par rapport aux droits humains et notre confiance en la justice quant à sa responsabilité à pouvoir rendre justice le plutôt possible. Nous considérons que c’est un pas que nous venons de franchir maintenant il revient à la justice de faire véritablement son travail et de créer les conditions pour traquer tous les auteurs, les complices et les assassins de notre camarade Mallah Bagalé pour qu’ils puissent répondre de leurs actes devant les juridictions et conformément à la loi. Nous sommes profondément confiant tant entendu que nous avons constaté que pour notre camarade Salmane qui a subit les traitements inhumains dégradants lors des évènements du 10 avril. »
Cette plainte intervient plusieurs mois après les conclusions du rapport de la Commission d’enquête Indépendante mise en place afin de faire la lumière sur les évènements du 10 avril dernier.
D’après les conclusions de l’enquête, Mallah Babalé a été victime du tir d’un projectile d’un élément non identifié de la gendarmerie.
Le rapport de la CEI indique : « La mort de l’étudiant n’a pas été provoquée par une chute sur une pierre. L’autopsie révèle qu’il n’y a pas eu de signe de lutte sur le corps pouvant supposer que la victime aurait subi une chute brutale ou serait victime de coups et blessures.
Ce sur quoi l’autopsie est formel, ce que la seule blessure diagnostiquée au niveau de la tête n’a pu être provoquée que par un objet contondant porté à bout portant. Les gendarmes affirment n’avoir ni tiré, ni avoir entendu une détonation lors de la phase d’interpellation au moment où le blessé Bagalé a été retrouvé couché à côté du béton déterré au niveau du grand portail du campus. Ils ne l’on pas vu non plus chuté, ils ont fait une simple déduction de la chute à cause de la position du blessé par rapport au béton. Les étudiants, témoins oculaires ainsi que le gardien de la cité universitaire, affirment que l’étudiant Bagalé a fait l’objet d’un tir tendu par un élément de la gendarmerie. Le rapport de la police technique et scientifique corrobore la thèse du tir à bout portant à moins de cent mètres et écarte en même temps l’hypothèse d’une chute fatale sur une quelconque pierre. De l’avis de la CEI, Mallah Bagalé a été victime du tir d’un projectile d’un élément non identifié de la gendarmerie. Des témoignages concordants soutiennent qu’il était en compagnie de deux autres camarades qui avançaient vers le portail de la cité universitaire pensant que les gendarmes s’étaient retirés. Par ailleurs, la pénétration sur le campus universitaire par les forces de l’ordre a été effectuée dans des conditions d’une rare violence qui n’a épargné ni étudiants ni les autres composantes de l’université de Niamey… »
Une question demeure, l’affaire Mallah Bagalé finira-t-elle comme celle des trois étudiants morts le 9 février 1990, à ce jour sans suite ?