Au Niger, la cherté de l’accès internet pose des problèmes de compétitivité aux entreprises

Les états membres  de l’Assemblée générale des Nations Unies ont  reconnu, dans le paragraphe numéro 15 des Objectifs de Développement Durable (ODD), que la « diffusion des technologies de l’information et de la…
Au Niger,  la cherté de l’accès internet pose des problèmes de compétitivité aux entreprises
Internet et ses applications : Source, Wikipédia © Gregordy

Les états membres  de l’Assemblée générale des Nations Unies ont  reconnu, dans le paragraphe numéro 15 des Objectifs de Développement Durable (ODD), que la « diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’interdépendance mondiale ont un grand potentiel pour accélérer le progrès humains ».

Cependant, au Niger et dans beaucoup de pays pauvres on a l’impression que les progrès réalisés ne sont pas à la hauteur des résultats espérés. Pour cause, les prix pratiqués par les fournisseurs d’accès restent hors de portée pour l’écrasante majorité de la population nigérienne, l’une des plus pauvres de la planète.

C’est ce que Boulama Kandine, un entrepreneur nigérien dans le secteur de l’intelligence artificielle a confirmé lors d’une interview dans les locaux du  studio Kalangou : « au Niger, vers 2017, on avait décidé de fermer [….] on est une entreprise d’internet et la connexion internet est trop chère [….] en choisissant d’être au Niger on ne pouvait pas être compétitif et étendre nos activités à l’international ».

Selon la Banque Mondiale, en 2016 seule 4,3% de la population du Niger utilise internet. Ces prix élevés sont la conséquence du manque d’infrastructures numériques. Par exemple, dans ce rapport de l’Organisation Internationale de la Francophonie datant de 2016 intitulé « La francophonie numérique » on peut lire, à la page 32, que jusqu’en 2015 le Niger ne comptait  que 0.2 serveurs pour un million de personnes tandis que certains pays avancés comme la Suisse en compte plus de 3 100 dans cette même période. Le Niger est  également un pays enclavé, et n’a donc pas directement accès aux réseaux des câbles sous-marins qui  drainent pourtant l’essentiel des trafics de données dans le monde. Une situation d’autant plus handicapante lorsqu’on sait que le nombre et les performances de ces câbles restent très limités à l’échelle du continent africain.

La fracture numérique reste un os sur la table du gouvernement du  Niger, car l’économie numérique représente un important levier de croissance estimé à plusieurs milliards de dollars dans le monde.