Depuis la triste apparition de la secte islamique Boko Haram, dans le bassin du lac Tchad, en 2014, la vie des populations de cette région de l’Afrique est rythmée par des attaques terroristes soldées par des milliers de morts, des enlèvements entrainant de nombreux déplacements des populations sans défense.
Malgré les efforts des Etats et les contributions des Nations Unies, un répit des violences est loin d’être envisagé. Le 08 Juin 2018, Bintou Djibo, la Coordinatrice humanitaire de l’ONU au Niger, lors d’une conférence de presse à Genève sur la situation dans cette région a déclaré : « Il faut remettre la situation dans le Bassin du Lac Tchad au centre des préoccupations et la question de Boko Haram ne doit pas être oubliée ».
Selon l’humanitaire, si rien n’est fait il y a des milliers de jeunes qui risquent de rejoindre Boko Haram, il y a même des éleveurs qui sont en train d’aller de l’autre côté pour simplement une question de survie de leurs bétails et qui malheureusement continuent à financer Boko Haram en payant des taxes à cette organisation.
Cette crise se manifeste également par une insécurité alimentaire beaucoup sérieuse par rapport à l’an dernier.
Constituée d’une population majoritairement des agriculteurs et éleveurs, le bassin du lac Tchad est l’une des régions au monde les plus touchées par le terrorisme. Pour voir leurs bétails prospérer, et bénéficier de la clémence des assaillants, les communautés sont forcées de payer des sommes d’argent ou de donner une partie de leurs bétails ; ce qui constitue, implicitement, un moyen de financement du terrorisme.