L’implication des femmes dans la gestion de l’État a été dans l’histoire politique une conquête. C’est au cours du XXièm siècle que l’acquisition du droit de vote et d’éligibilité des femmes s’est conséquemment développée et répandue dans le monde.
Mais en Afrique, cette révolution a pris un peu plus de temps à s’installer. D’une part, parce que les femmes n’avaient pas facilement accès à l’éducation et d’autre part, du fait même de la structure hiérarchique des sociétés africaines dans lesquelles les femmes occupent une place secondaire.
Au Niger, l’environnement politique est aussi en train de connaitre un virage progressiste pour les femmes. Une métamorphose soutenue par le vote, en 2014 par l’Assemblée, de la loi sur le quota qui a rehaussé de 10 à 15% la part des femmes sur les postes électifs.
Si les débuts dans la vie politique de certaines femmes ont été difficiles madame Boubacar Sibittou, ex conseillère de la commune Niamey I, rappelle qu’elles ont néanmoins fait preuve d’inventivité notamment dans le quartier Yantala de Niamey où ce sont « […] ces femmes-là qui on initiées le porte à porte […] » pour constituer un électorat, même si elle reconnait que « […] ça n’a pas été facile […] » puisqu’elle a elle-même dû faire face à des concurrents masculins ayant entre 15 et 20 années de militantisme politique dans le parti.
En matière politique, les femmes nigériennes continuent encore d’être victimes de préjugés sous-entendant l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. C’est par exemple cette situation qu’a vécue madame Mariama Gambo, conseillère régionale de l’arrondissement communal Niamey III, au micro du Studio Kalangou : « […] on a décidé de ne pas donner la plus grande commune à une femme, on m’a demandé de me retirer… ». Madame Mariama Gambo dénonce aussi la manière dont le vote est organisé au Niger, selon elle lorsqu’ « […] on vote pour le parti au lieu de voter pour l’individu […] », les femmes sont mise à l’écart au moment de l’attribution des postes puisqu’on ne peut pas déterminer avec précisions le candidat qui a apporté le plus grand nombre de voix.
Pour le moment, la lutte politique des femmes avance à son rythme. Le principe d’empowerment comme cheval de bataille, pourrait donner davantage de pouvoir aux femmes afin de mieux agir sur leur propre conditions sociales, économiques et politiques mais aussi, sur les conditions de l’ensemble des citoyens de manière générale. Cependant, l’atteinte de ces objectifs ne sera possible que grâce à un « soutien populaire », comme madame Boubacar Sibittou l’a si bien rappelé.