Le Niger a accepté la proposition de médiation de l’Algérie visant à mettre en place un plan de transition politique, selon une annonce du ministère des Affaires étrangères algérien en date du lundi 2 octobre.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré que « le gouvernement algérien a reçu, par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères, une acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise au Niger ». Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a confié la mission au chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, de se rendre rapidement à Niamey pour entamer des discussions avec toutes les parties impliquées.
Le pouvoir militaire en place à Niamey a également confirmé sa volonté d’examiner l’offre de médiation algérienne. Cependant, il a souligné que la durée de la transition serait déterminée par un « forum national inclusif ».
بيان وزارة الشؤون الخارجية والجالية الوطنية بالخارج #النيجر pic.twitter.com/XDvmNBnbpx
— وزارة الشؤون الخارجية| MFA-Algeria (@Algeria_MFA) October 2, 2023
La proposition algérienne, formulée fin août, prévoit des discussions politiques d’une durée maximale de six mois, impliquant toutes les parties nigériennes, sous la supervision d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les acteurs politiques », dans le but de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.
Alger considère que l’acceptation de son initiative renforce l’option d’une solution politique à la crise et ouvre la voie à la réunion des conditions nécessaires pour la résoudre pacifiquement, dans l’intérêt du Niger et de la région.
Jusqu’à l’annonce algérienne, les militaires au pouvoir au Niger n’avaient pas réagi aux propositions de période de transition limitée dans le temps qui leur avaient été présentées. Leur seule déclaration sur le sujet remonte au 19 août, lorsque le président du CNSP, le général Abdourahamane Tiani, avait exprimé son souhait d’une transition de 3 ans maximum.
Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet, élu en 2021, la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), soutenue par plusieurs pays occidentaux, avait annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger ».
Cependant, le président Tebboune avait catégoriquement rejeté toute intervention militaire extérieure au Niger, la considérant comme une menace directe pour l’Algérie, dès le 6 août.