Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) considère le mariage précoce ou « mariage des enfants », comme « une violation des droits de l’homme pour les filles aussi bien que les garçons ». De ce fait, l’institution estime que les gouvernements doivent fixer l’âge légal au mariage à 18 ans, pour les deux sexes.
Au Niger, cet âge minimum est fixé à 15 ans, mais non respecté. L’une des conséquences du mariage précoce, particulièrement pour la jeune fille, c’est la déscolarisation. Interrogé au micro du Studio Kalangou sur les conséquences d’un tel mariage sur la santé, Dr Housseini Boubacar, médecin de l’hôpital de Tchintabaraden, explique que « généralement, les femmes abandonnent l’école donc elles deviennent déscolarisées ». En effet, une fois mariée, la fille est considérée adulte et dépendant de son époux.
L’abandon prématuré des bancs de l’école à plusieurs conséquences pour la jeune fille, particulièrement sur sa santé reproductive. Dr Housseini Boubacar, indique que ces jeunes filles n’ont pas « le même niveau de compréhension » lors des consultations prénatales, que les femmes plus âgées. Ce déficit montre également qu’elles n’ont pas une bonne connaissance de leur propre anatomie. Aussi, les filles déscolarisées ont du mal à « relire l’ordonnance et se rappeler » les doses de médicaments prescrits, en cas d’oubli. Cette absence d’éducation combinée avec le caractère précoce de l’âge au mariage, pose un vrai problème dans le suivi de grossesse et peut conduire vers l’accroissement du taux de mortalité des femmes enceintes.
Au Niger comme dans beaucoup d’autres pays pratiquant le mariage précoce, il y a un ensemble de système de valeurs qui s’opposent à la volonté des femmes, en tant qu’individu à part entière, de se marier à l’âge souhaité. La scolarisation de la jeune fille reste donc l’un des outils capables d’apporter une réponse positive à la condition générale des femmes puisqu’elle rend possible l’évolution des dogmes existants.