Dans une déclaration rendue publique le 10 septembre 2018, le Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable (MPCR) invitait la population de Tanout à participer à une marche pacifique ce 19 septembre 2018 pour « protester contre le problème d’électricité de la ville de Tanout ». On peut lire, dans cette déclaration, que cette ville est confrontée à un « problème crucial » de délestage depuis 2009.
Joint au téléphone par le Studio Kalangou, Moustapha Adam, un responsable du MPCR de Tanout souligne la forte mobilisation des habitants de Tanout pour cette deuxième manifestation, après celle du 5 septembre : « la population qui est sortie aujourd’hui, constitue le double de celle qui est sortie il y a deux semaines de cela ». Cependant, même si cette marche a permis la réparation et la mise en route d’un groupe électrogène, Moustapha Adam rappelle que « très malheureusement, il n’a pas la capacité de couvrir les besoins de la population de Tanout ».
Pour le moment, ce sont toutes les entreprises dont le modèle économique repose sur un accès permanent en électricité qui ont des difficultés à fonctionner normalement. C’est le cas pour plusieurs jeunes possédants « des ateliers personnels, des petits commerces dépendant de cette électricité ».
Globalement, l’accès à l’électricité est loin d’être un acquis pour toute la population du Niger puisque le taux de couverture était estimé à 16% en 2016 selon la Banque Mondiale.
Aujourd’hui, l’électricité est un moyen de développement économique incontournable, comme le rappelle Moustapha Adam, ce « n’est plus une question de luxe, c’est une question de nécessité ».