Niger /Femme cloitrée au foyer : une épine pour l’autonomisation de la femme

Dans la société traditionnelle nigérienne, sortir pour une femme au foyer est conditionné par la volonté de l’époux. Certains hommes utilisent comme prétexte la religion pour contraindre leurs épouses à…
Niger /Femme cloitrée au foyer : une épine pour l’autonomisation de la femme

Dans la société traditionnelle nigérienne, sortir pour une femme au foyer est conditionné par la volonté de l’époux. Certains hommes utilisent comme prétexte la religion pour contraindre leurs épouses à rester à la maison.

Tchékouara Wassa, maitre-assistant au département sociologie et anthropologie à la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Abdou Moumouni de Niamey fait remarquer que ce phénomène est relativement présent dans certaines régions du pays comme Maradi et Diffa. Elle précise au micro du studio kalangou qu’ « au niveau de la région de Maradi, beaucoup de petites filles font du commerce pour leur mère qui sont cloitrées.» Une pratique exercée par certains hommes surtout fondamentalistes. « Il s’agit d’une manière générale du statut de l’enfant dans nos sociétés, la religion parfois est un prétexte ».

Certaines femmes préfèrent rester chez elles et sortir seulement avec la permission de leurs maris. C’est le cas d’une ménagère, sous anonymat, de la région de Maradi interviewée par studio kalangou: «je préfère rester chez moi comme l’exige mon époux, moi je peux sortir pour aller voir un parent malade ou en cas d’accouchement ou rendre visite à des parents». Les avis ne sont pas les mêmes chez toutes les femmes. D’autres préfèrent disposer de leurs droits d’aller et venir. C’est ce que souligne une autre femme de la Maradi: « les hommes ne veulent pas rentrer et trouver leurs épouses avec d’autres femmes dans leurs maisons, ils ne veulent pas qu’elles sortent, en plus ils ne les aident pas pour les mettre à l’abri de certains besoins. »

A l’ère de l’autonomisation de la femme, la femme clouée à la maison a peu de marges de manœuvre.