Les personnes atteintes d’handicap visuel et/ou auditif sont confrontés à des difficultés pour poursuivre le cycle normal dans plusieurs écoles du Niger. C’est le cas dans la région d’Agadez. Même doté d’une intelligence avérée, le non-voyant ou le malentendant n’a pas les mêmes chances d’étudier comme les autres enfants de son âge, à cause de son infirmité. C’est ce qu’explique au micro de studio kalangou Mohamed Roufai instituteur à l’école « Sabon Gari » d’Agadez : « En huit années d’expériences avec les élèves malvoyants, j’ai constaté que ceux du cours d’initiation (CI) jusqu’au CM2 sont de bons élèves ».
Dans plusieurs écoles, les infrastructures ne sont pas souvent adaptées aux conditions des handicapés. Cet état de fait amène la plupart d’entre eux à abandonner l’école pour souvent s’adonner à la mendicité. C’est le cas de Sanoussi Abdoulaye un malvoyant de 16ans qui a arrêté ses études scolaires en deuxième année du cours moyen. Egalement originaire de la région d’Agadez Sanoussi a déclaré : « J’ai fréquenté l’école des aveugles du CI au CM2, j’ai obtenu mon certificat mais je n’ai pas eu la chance de continuer mes études… je suis à la maison, au chômage ». Même avec la ferme volonté de continuer, le manque de cadre adéquat représente un facteur paralysant pour l’avenir de ses personnes. C’est ce qu’exprime Sanoussi : « L’État ne nous prend pas en compte, il n’y a pas une école qui peut nous permettre de continuer les études ».
Nombreux comme Sanoussi sont des charges pour leurs familles puisque sans opportunité d’emploi.
Oumou Moussa, mère de trois enfants malentendants exprime sa désolation: « …Après leurs certificats d’études primaires, il n’y a pas de salle de classe pour les accueillir en études secondaires. Ils me dérangent pour vouloir continuer»
Les autorités pédagogiques de la région d’Agadez se disent conscientes de cette situation, se recroquevillant derrière le manque de matériel et de personnel qualifié en attendant des lendemains meilleurs.