Espace CEDEAO : La libre circulation des personnes compromise par des pratiques anormales aux frontières

C’est le 25 mai 1979 qu’avait été adopté à Dakar (capitale du Sénégal) un protocole garantissant « la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement » aux citoyens membres…
Espace CEDEAO : La libre circulation des personnes compromise par des pratiques anormales aux frontières
Des policiers maliens contrôlant l'identité des passagers d'une moto à un poste de contrôle près de l'aéroport de Bamako © ISSOUF SANOGO / AFP

C’est le 25 mai 1979 qu’avait été adopté à Dakar (capitale du Sénégal) un protocole garantissant « la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement » aux citoyens membres de l’espace de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Cependant, ce protocole n’arrive toujours pas à tenir les promesses tenues voici presque 40 années. Car même si au niveau régional les textes supranationaux sont supérieurs à ceux nationaux, les gouvernements peinent à mettre en place une application harmonieuse à même de faire respecter ce principe de libre circulation des personnes sur l’ensemble de l’espace CEDEAO.

Au micro de Studio Kalangou, Amadou Boulama Tcherno, de l’association Alternative Espace Citoyens considère que la « CEDEAO est une forteresse pour ses propres ressortissants », puisqu’en réalité, la libre circulation des personnes est soumise à de fortes contraintes causées entre autre par la « voracité des agents de l’administration publique dans les différents pays membres ». Ces fonctionnaires publiques censés garantir l’application et l’intégrité des textes régaliens n’hésitent pas souvent à racketter les voyageurs au niveau des frontières.

Amadou Boulama Tcherno rappelle que ces pratiques anormales concernent tous les citoyens , même ceux qui sont en règle : « aujourd’hui, si vous voulez franchir une frontière de n’importe quel pays membre de la CEDEAO, que vous soyez en règle ou non, vous allez être confronté à ce qu’on appelle les pratiques anormales ».

Néanmoins, il faut rappeler qu’en général, les fonctionnaires de ces pays ne sont pas suffisamment rémunérés et doivent également surveiller de larges territoires, ce qui explique les multiples exactions, mais ne justifie en rien « l’impunité » face à de tels agissements, indique Amadou Boulama Tcherno.