Au cœur du Sahel, Tombouctou émerge actuellement comme un itinéraire crucial pour les migrants africains cherchant à rejoindre l’Europe. La Maison des migrants de Gao rapporte qu’au moins 400 migrants de 23 nationalités différentes ont récemment transité par cette ville, soulignant les défis sécuritaires et les dangers inhérents à la migration dans la région.
Le Mali, ainsi que le Niger, se présente comme des portes d’entrée vers l’Europe. Deux itinéraires clés émergent depuis le Mali : la route Gogi passant par Nouhadibou en Mauritanie, et la route du Sahara débutant à Bamako, traversant Gao, Kidal, puis le Maghreb (Algérie et Libye).
Tombouctou, un itinéraire prisé
Tombouctou, située au nord du Mali, à proximité du Sahara et de la boucle du fleuve Niger, devient un point de départ significatif pour de nombreux candidats à la migration irrégulière.
Actuellement, la trajectoire la plus prisée semble être celle de Tombouctou, à la frontière Mali-Alger. Les migrants, une fois à dans la ville, remontent jusqu’à Taoudéni, passent par El Khalil pour rallier Bordj Bou Arreridj (Algérie).
Depuis l’abrogation de la loi criminalisant le trafic illicite des migrants au Niger, la Maison des migrants de Gao enregistre plus de 400 migrants par semaine. Ces migrants se dirigent généralement vers Tamarasset (Algérie) ou la Tunisie via des réseaux de passeurs, cherchant à atteindre la Méditerranée.
Les photos ci-dessous montrent la Maison des migrants de Gao issue de page Facebook de l’OIM au Mali.
Alternatives face aux opérations de ratissage
En raison des opérations militaires dans la zone des trois frontières, certains migrants optent pour la route vers la Tunisie. En échange de sommes variant entre 300 et 600 euros, ils se dirigent vers l’Italie, considérée comme un pays de transit. Pour beaucoup « la destination finale est la France ou l’Allemagne » disent-ils.
Statistiques et dangers
Selon l’Organisation Internationale de la Migration (OIM Mali), depuis 2014, plus de 35 000 Maliens sont arrivés en Italie après la traversée, dont 5 000 recensés en 2023. Cependant, les routes demeurent périlleuses, avec 8 200 migrants signalés morts en 2023, dont 3 000 dans le Sahara, sur un total de 266 940 migrants africains ayant atteint l’Europe, d’après le ministère des Maliens Établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine.
Les routes migratoires au Sahel demeurent un défi complexe, mettant en lumière les risques encourus par les migrants. Tombouctou, en tant que nouveau point de passage, souligne l’importance de comprendre ces flux migratoires pour développer des solutions plus sûres et durables.