Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, M. Samaila Idi Dan Bouzou, a annoncé lors d’un point de presse, le 19 mars 2024 que le gouvernement envisage de prendre des mesures pour réguler le secteur des ONGs et associations. Il a souligné la nécessité pour ces organisations de se conformer aux normes de leurs missions, en mettant particulièrement l’accent sur la sécurité et le développement du pays.
S’aligner sur les efforts du gouvernement
Pour M. Dan Bouzou, cette initiative découle des problèmes de sécurité actuels qui exigent une collaboration plus étroite entre les autorités et les ONGs. Il a insisté sur le rôle complémentaire que ces organisations doivent jouer par rapport aux actions de l’État, afin « qu’elles puissent véritablement accompagner les autorités actuelles à réussir leur mission en matière de sécurité mais aussi du développement ». Tout en soulignant des lacunes comme le non-respect des politiques nationales, régionales et locales, ainsi que l’opacité dans la mobilisation des financements.
C’est pour cela qu’il faudrait, selon le SG, « avoir des échanges sur les solutions afin d’y remédier et de recadrer les deux types d’ONGs existant au Niger, nationales et internationales, afin que chacune de ces deux catégories œuvre en lien avec le contexte actuel car elles ont le devoir d’être en harmonie avec les nouvelles autorités » rapporte l’Agence Nigérienne de Presse.
Des sanctions et des discussions prévues avec les ONGs
Des sanctions seront désormais appliquées aux ONGs qui ne respectent pas les normes établies, y compris le retrait d’autorisation, des poursuites pénales, et la suspension de leurs activités. Le ministère de l’Intérieur intensifiera ses contrôles pour détecter les irrégularités et appliquer les sanctions appropriées.
En parallèle, des discussions sont en cours pour formaliser une collaboration plus efficace entre l’État, les ONGs et les partenaires techniques et financiers. Le gouvernement souligne l’importance pour les ONGs de se conformer à la politique nationale et annonce la création d’une plateforme digitale pour surveiller leurs activités. Le ministère a également annoncé « la création d’une maison des ONGs qui est en cours pour permettre d’avoir un organe qui ne s’occuperait que de ces associations au regard de l’importance qu’elles sont en train de prendre au Niger mais également de l’avantage qu’elles créent en matière de création de l’emploi des jeunes ».
En 2022, le gouvernement avait tenté de recadrer les activités des ONGs et Associations de développement actives au Niger. En effet, beaucoup d’entre elles ne respectaient pas le protocole de création d’exercice.
En 2020, le pays comptait plus de 3500 ONGs et Associations de Développement parmi lesquelles 3 233 sont des organisations nigériennes et 268 des structures étrangères. A la fin de la même année, seulement 26% des ONGs avaient signé le Protocole d’Accord Type (PAT) 2016/2020.