Présent aux JO 1972 de Munich (en République fédérale d’Allemagne), le boxeur Issaka Daboré avait remporté la toute première médaille olympique du Niger. Une médaille de bronze en boxe, dans la catégorie des 60-63,5 kg, les poids super-légers. Retour sur le parcours de ce sportif hors pair qui a tiré sa révérence le 25 décembre 2021 à Niamey.
Débuts et premiers succès sur le continent
Né en 1940 à Dingazi Banda dans la commune rurale de Ouallam à 90km au nord de Niamey, Issaka Daboré commence sa carrière de boxeur en avril 1958 dans la capitale.
3 ans plus tard, le ‘’Aradou ‘’ (tonnerre) du Niger, comme il est surnommé, participe à sa toute première compétition internationale à Abidjan. Il s’agit des Jeux de l’Amitié de 1961 qui rassemblent les pays francophones au cours desquels il décroche sa première médaille d’argent.
Après ces bons débuts, Daboré, qui combat aussi chez les welters (poids mi-moyen entre 63,503 et 66,678 kg ), est de retour dans la même compétition, organisée cette fois à Dakar en 1963. Cette fois-ci, il décroche la médaille d’or. Ce qui lui permet de confirmer son leadership parmi les boxeurs d’Afrique francophone.
En 1965, il remet son titre en jeu à Brazzaville aux Jeux de l’Amitié devenus entre-temps Jeux africains, mais n’obtient que l’argent, une performance qu’il rééditera lors des Jeux africains de Lagos 1973.
Daboré revient au premier plan lors des Championnats d’Afrique de boxe amateur, en 1968, et s’empare de la médaille d’or.
Plusieurs olympiades au compteur
Au fil de sa carrière, Daboré aura participé à trois Olympiades. Les Jeux de Tokyo en 1964, ceux du Mexique en 1968 et enfin les Jeux de Munich en 1972 au cours desquels il remporte la première médaille olympique du Niger. L’athlète qui fête alors ses 32 ans, va entrer dans l’histoire sportive du Niger.
Un parcours inspirant jusqu’au bout
Il faudra attendre 44 ans pour que le Niger décroche sa deuxième médaille olympique par l’intermédiaire d’Abdoul Razak Aphaga. Le taekwondoïste s’empare de la médaille d’argent lors des Jeux de Rio en 2016.
La légende de la boxe nigérienne s’est malheureusement éteinte à l’âge de 81 ans, en 2021, non sans avoir légué son héritage aux jeunes générations. Son fils, Aboubacar était médaillé d’or aux Jeux de la Francophonie de 2005 à Niamey.
Par SARIOU ADAM