En se basant sur les résultats des études des communes de Loga dans la région de Dosso et Kantché dans la région de Zinder ; le chercheur nigérien Issa Abdoul Hiza, géographe à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Niamey, explique au micro du Studio Kalangou l’impact de la migration de certains parents vers la ville sur l’éducation scolaire de leur enfants. « Cette migration concerne surtout les parents. Ce que nous appelons suivre les parents dans leur migration, notamment pour venir dans les villes comme Niamey. Surtout à Loga, les enfants suivent les femmes, leurs mères pour venir à Niamey ou à Gaya. Et nous avons constaté que beaucoup d’enfants sont souvent déscolarisés, parce que les femmes quittent avec les enfants qui sont en âge d’être scolarisés, et souvent qui sont déjà dans le système scolaire ! ».
En effet, à part les plus jeunes qui sont contraints de suivre leurs parents, les plus âgés par contre le font de leur plein gré : « Je parle d’abord du primaire, en fait au primaire, c‘est les parents qui sont à l’origine, c‘est la migration des parents qui est à la base de la déscolarisation, mais au collège, nous avons constaté que ce sont les enfants eux-mêmes qui migrent, ils quittent d’eux-mêmes pour venir à Niamey pour travailler » ajoute Issa Abdoul Hiza, géographe et membre du Groupe d’Etude et de Recherches Migrations, Espaces et Sociétés (GERMES).
Et le chercheur poursuit en établissant un rapport méconnu entre l’éducation et la migration, c’est l’apport financier des migrants pour aider à la scolarisation de leurs proches restés au village selon Issa Abdoul Hiza : « Mais il faut quand même reconnaitre que le fait de dire que la migration est à la base d’une déscolarisation, souvent c’est des idées reçues parce qu’en fait, le constat que nous avons fait est que la migration contribue aussi à financer la scolarisation ».
Interview de Issa Abdoul Yonlihinza géographe et membre du Groupe d’Etude et de Recherches Migrations, Espaces et Sociétés (GERMES)