Contacté au téléphone par le Studio Kalangou, Elh Amadou Mahamadou, coordonnateur de l’Observatoire de performance de l’école nigérienne, apporte son analyse sur l’école au Niger : « En réalité, l’école nigérienne reste toujours malade, à la fois de ses ressources humaines et également de la mauvaise volonté des gouvernants. La situation universitaire est édifiante à cet égard et cela n’est pas sans conséquence sur l’année académique et le flux des étudiants à l’université ».
Depuis plusieurs décennies, l’école nigérienne est en train de vivre une mauvaise passe. Elle qui faisait jadis la fierté des autorités dans la sous-région, a perdu vraisemblablement ses lettres de noblesse. Un système éducatif apprécié par tous pour sa rigueur et son efficacité hier, est mis à mal aujourd’hui. Pour situer les différentes responsabilités, certains accusent les enseignants de la baisse du niveau et des résultats catastrophiques des élèves aux différents examens. Il est évident que les enseignants ont une part de responsabilité dans ce recul de la qualité pour diverses raisons (faible niveau, manque de motivation). Mais il serait imprudent et hâtif d’endosser l’entière responsabilité à cette seule catégorie car l’Etat est également en partie responsable. Le côté enseignants est persuadé que le gouvernement a les solutions, comme de mieux les former, d’être rigoureux dans le recrutement, et de leur donner des perspectives d’avancement.
Après la grève des syndicats du secondaire c’est au tour des enseignants chercheurs, de passer de grève en grève, pour défendre la souveraineté des universités. Notre interlocuteur rappelle que seul le dialogue peut redonner à l’école nigérienne ses lettres de noblesse et le sortir de l’impasse.