Jadis dans la société nigérienne les relations amoureuses étaient régulées et contrôlées par les parents. Ceci afin d’éviter les dérapages et savoir à l’avance qui sera leur gendre ou bru. Avec la modernité, ce contrôle devient difficile et tend à disparaitre.
‘’L’amour’’ fait partie de ces grands mots qui ébranlent dès qu’on les entend. Qui révèle à la fois, la force et la fragilité de l’être. Il peut être divin, filial ou sentimental. Dans la tradition, étant donné que ce sont les parents qui préparent les conditions dans lesquelles vont vivre le jeune couple, ils ont leur mot à dire, et ils imposent même leur choix. Un choix non discutable car émanant d’une autorité suprême, celle des aînés. Dans cette logique, la finalité reste l’assurance du mariage et l’union entre les deux familles.
De nos jours, nous constatons que certains jeunes s’adonnent à des relations amoureuses sans la bénédiction de leurs parents, ils se voient et font leur causerie en cachette. Et l’avènement des nouvelles technologies ne fait qu’accentuer cette tendance. Du coup, on perd la modération qu’apporte la présence des parents dans la relation, et des dérapages craints par la société peuvent subvenir. Cette tendance qui survient avec l’évolution de la société, malgré tous ces bénéfices (le pouvoir de choisir soi-même son partenaire de vie, avoir un aperçu des relations amoureuses), comporte son lot d’inconvénients. Comme l’a souligné le sociologue Alou Ayé : « ça a beaucoup changé du moment où la société elle-même a évolué, donc il y’a beaucoup de paramètres nouveaux qui sont venus et qui permettent véritablement ou qui facilitent la communication ou la vie de ce sentiment d’amour sans pour autant être dans le même cadre que nous connaissons ». Cela explique le fait que des jeunes se mettent en couple et se séparent sans pour autant qu’il y’ait implication des parents. Aujourd’hui un jeune, tout en étant mineur, peut avoir une relation amoureuse. Il s’y lance sans en mesurer les conséquences.
Ce qui peut contribuer à la dégradation des mœurs et potentiellement rendre le mariage difficile d’accès. La conception de l’amour, de certains, à tellement changé que pour eux le vrai amour n’existe plus. Ils se trouvent à entretenir des relations uniquement intéressées. Et lorsqu’arrive le mariage, ils se marient juste pour se marier. Ils le font souvent sans aucune conviction et l’on constate que ces mariages n’arrivent pas à tenir plus d’un an. Dans un article publié par la Deutsche Welle on apprend qu’un couple de jeunes nigériens sur trois se déchire avant la fin de la première année.
Intervention Alou Ayé