Suite à la pandémie de la maladie à Covid-19, plusieurs activités ont été suspendues afin d’éviter la propagation. Au Niger, de nombreuses mesures restrictives ont également été prises au début du mois de mars 2020, parmi lesquelles la fermeture momentanée des établissements scolaires.
Le 1er juin 2020 marquait la réouverture de ces établissements d’enseignement sous certaines conditions. Ce sont : le port des bavettes par les élèves et tout le personnel, le lavage des mains à l’eau et au savon avant même d’entrer en classe, moins d’élèves dans les salles de cours et surtout la suppression des systèmes de cantines scolaires, ces vendeurs et vendeuses dans les cours d’école présentant des étals de nourritures en tout genre.
Selon les autorités, « chaque enfant doit apporter son plat de la maison » afin d’éviter la propagation de la maladie. En effet, la vente de nourriture dans la cour des écoles est désormais interdite. Mais cette mesure suscite des réactions diverses chez les parents.
Que pensent les parents d’élèves sur cette interdiction ?
Beaucoup de parents ne sont pas satisfaits de cette nouvelle mesure. Moussa Kallamo se plaint « des autorités qui ont donné des directives à ce qu’on interdise la vente des aliments dans les écoles et que chaque enfant doit apporter son plat de sa maison, nous pauvres parents qui donnons 50 F, 100 F, 150 F CFA à nos enfants. Comment ces derniers peuvent-ils tenir, vont-ils s’en sortir avec une telle somme de 08h à 14H 30 ? ».
Un autre parent, par contre, exprime sa satisfaction par rapport à cette même mesure puisqu’il dit acheter à chacun de ses enfants une baguette de pain qu’il découpe en trois morceaux et du lait, en leur donnant des instructions : « un morceau le matin, un autre à 10h et le dernier morceau à midi ». Cette mesure prise par les autorités est faite dans le cadre de réduire la contamination de la maladie.
Conséquences sur la psychologie de l’enfant
Selon Sidikou Amadou un psychologue interrogé par le Studio Kalangou, l’enfant quand il « voit le plat de son voisin meilleur au sien se décourage et ça crée en lui un sentiment de frustration qui le conduit à ne plus s’intéresser à l’école , il en veut à ses parents qui ne sont pas capables de lui fournir le même plat que ses camarades. L’enfant se sent inferieur à ses camarades donc il va manquer d’affection à ses parents pensant que ces derniers ne l’aiment pas. Les responsables des écoles eux suivent les instructions des autorités qui pensent que c’est la meilleure solution de prévenir la contamination de la maladie, mais cette mesure crée un impact, une psychose chez l’enfant ».
Les autorités ont édictés des directives afin d’empêcher la contamination de la Covid-19 dans le pays. Cela a une conséquence au niveau de l’enfant. Mais dans le cas d’une maladie qui se contamine rapidement n’est-il pas mieux de prévenir que guérir ?
Reportage
Sidikou Amadou, psychologue