Au Niger, ce sont dans les zones rurales et dans les familles peu alphabétisées (qu’elles soient en milieu urbain ou rural) que l’on l’observe le mariage des enfants, c’est-à-dire avant les 15 ans règlementés par l’article 44 du code civil nigérien pour les filles ; et voire même les 18 ans comme l’indique la convention internationale sur le droit du mariage des enfants signé par le Niger.
Qu’est-ce que le mariage précoce chez la jeune fille et que peuvent être ses conséquences ?
Le mariage précoce chez la jeune fille est le fait de la marier avant sa maturité. Ces mariages engendrent de nombreux problèmes. Parmi ceux-ci des problèmes de santé, il y a la fistule due aux grossesses précoces. Il y a également le risque de mortalité en couche, ou des soucis de fertilité après le premier enfant. Parmi les conséquences, on trouve également, la déscolarisation, la privation de l’enfance, car une fois mariée, elle est considérée comme une adulte.
Au Niger, en août 2013 dans les régions de Tahoua, Tillabéry, Zinder, Maradi et Niamey ont été créés des espaces sécurisés pour les adolescentes. C’est dans le cadre de la lutte contre le mariage précoce que l’UNFPA (le programme des nations unies pour la population) a initié ces espaces.
Qu’est-ce qu’un espace sécurisé ?
Littéralement « espace sécurisé » ou « espace sûr », indique un endroit permettant aux personnes habituellement marginalisées, pour diverses causes, de se réunir afin de communiquer autour de leurs expériences de marginalisation ; mais ici pour cet espace sécurisé, il s’agit d’un programme qui sensibilise, les filles de 10 à 19 ans sur les mariages d’enfants et la prévention des grossesses d’adolescentes.
Azima, une jeune fille bénéficiaire de la formation à Koloma Baba (Tahoua), s’exprime au micro du Studio Kalangou : « Lorsque j’ai appris qu’une fille mariée avant l’âge, pourrait avoir des problèmes de fistule si elle tombe enceinte, j’ai demandé a mes parents de surseoir au mariage jusqu‘à ce que j’atteigne 18 ou 19 ans… »
A Koloma Baba, village situé à 10 kms au nord de Tahoua, après deux ans d’expérimentation, des résultats intéressants ont été enregistrés, notamment par la prise de parole des enfants ; Alhassane Hamza chef de ce village, témoigne : « les formations suivies par les parents les ont amené à changer de comportement, parce que le mariage des enfants constitue un risque pour l’enfant… » Il ajoute à cela que le témoignage d’une fille participante a cette formation lors du lancement du programme l’a aidé à apprécier le programme, il loue les changements que le programme commence à apporter. Un autre témoignage, cette fois–ci de madame Oubeida Ousmane, une mère qui souhaite préserver sa fille du mariage jusqu’à sa maturité : « l’année dernière on m’a demandé d’organiser le mariage de mon enfant mais j’ai refusé parce que ma fille est encore mineure… pour éviter tout malentendu j’ai même préféré retourner la dot et d’autres frais liés au mariage » affirme-t-elle au micro de notre reporter.
Le reportage