Le paludisme est une maladie infectieuse tropicale transmis par la piqure du moustique (anophèle) et qui cause des accès de fièvre. Le paludisme provoque de nombreux cas de mortalité en Afrique subsaharienne.
Au Niger, cette maladie demeure la principale et la première cause de mortalité infantile et maternelle (1 million 744 mille enfants de moins de cinq ans et 60 % des femmes enceintes étaient atteints en 2019). Malgré les efforts des autorités, le paludisme reste un problème majeur de santé publique au Niger.
Il existe un programme dénommé Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) dont le but est d’atteindre l’objectif Zéro Palu. Ce qui nous amène aux myens de préventions.
Les moyens de prévention
Pour prévenir le paludisme, plusieurs moyens sont mis à la disposition des populations qui sont entre autres : des moustiquaires imprégnés, des comprimés, des insecticides… etc. Selon Dr Djermakoye Hadiza Jackou, coordinatrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme au Niger (PNLP) interrogée par Studio Kalangou « le paludisme atteint son pic en saison des pluies… Mais il existe des moyens de prévention simples, il suffit juste de changer les comportements ». La coordinatrice rappelle cette phrase du premier ministre, Brigi Rafini : « Nous devons vraiment arrêter de vivre avec le moustique, nous devons changer notre façon de vivre et arrêter de continuer à vivre avec le moustique ». Il faut donc éviter de s’exposer à la piqure des moustiques, de créer les conditions favorables à leur propagation. L’utiliation correcte des médicaments et dormir sous une moustiquaires imprégnée restent necessaire.
D’importants moyens sont mis à la disposition des populations par l’Etat et les partenaires afin de prendre toutes les mesures et précautions pour mieux prévenir cette maladie. « Le paludisme étant une maladie qui n’a pas de vaccin, mais il existe des moyens de prévention et il peut être pris en charge par l’Etat, il existe des médicaments pour traiter aussi bien les cas simples que les cas graves et avec un simple changement de comportement, nous pouvons arriver à bout du paludisme et atteindre l’ objectif Zéro Palu » souligne la coordinatrice du PNLP.
Pour Dr Hadiza, la population a pu gérer le contexte de la Covid-19, qui est une maladie qui n’a pas de vaccin ni de traitement. Donc le paludisme également peut être évité si l’on utilise correctement les moyens de prévention.
Dr Jackou précise qu’en 2019, par exemple, 3 millions 331 mille cas de paludisme sont confirmés, plus de 1 million 700 mille étaient des enfants de moins de cinq ans, dont 3 372 cas de décès en un an. Selon Dr Jackou « nous avons commencé une opération de distribution des moustiquaires dans 44 districts de notre pays et cette opération a duré 5 jours. 8 millions 5 mille moustiquaires seront distribués dans ces districts pour couvrir plus de 13 millions 900 mille personnes. Et le maximum des distributeurs qui sont au nombre de 13 600 personnes vont sillonner les villes et les campagnes du pays pour donner ces moustiquaires à la population, afin de diminuer le taux du chiffre enregistré en 2019 ».
Comment continuer la lutte malgré la Covid-19 ?
Toujours dans son interview, la coordinatrice éclaircit qu’ils « ont adapté l’organisation de la campagne au contexte covid. La distribution se fait de porte en porte par des distributeurs, qui vont remettre à chaque ménage la moustiquaire dont il a droit. Et chaque distributeur est bien doté de masque, de gants, de gel hydroalcoolique, de savon pour créer une barrière entre lui et la population afin d’éviter la propagation de la Covid-19».
Après la distribution des moustiquaires, Dr Jackou indique qu’ils vont bientôt « commencer la distribution des médicaments aux enfants de 3 à 59 mois pendant cette période de haute tension (période des pluies de juillet à octobre).Tous les mois, nous distribuons aux enfants de moins de cinq ans des médicaments qui sont disponibles pour une prise en charge de plus de 4 millions 800 mille enfants et cela pendant les 4 mois de la saison, le médicament est pris pendant 3 jours chaque mois. Et si la prise des doses est respectée par chaque mère, cela permettra d’éviter le paludisme aux enfants et on aura moins de 75 % de cas de cette maladie » explique-t-elle.
Dr Jackou attire l’attention des parents de bien respecter les mesures pour prévenir ce fléau en donnant tous les comprimés aux enfants, les faire bénéficier des moustiquaires parce que « le paludisme est une maladie qui a un traitement, il peut être évité et c’est aussi une maladie qui est prise en charge par l’Etat » affirme-t-elle.
Interview Dr Jakou