Diffa Chawa, l’association à 90 % de femmes œuvrant pour la communauté

C’est dans le contexte d’insécurité de la région de Diffa que l’association de Diffa Chawa arrive à émerveiller la population. La région de Diffa fait face à une situation d’insécurité…
Diffa Chawa, l’association à 90 % de femmes œuvrant pour la communauté
Source page facebook de Diffa Chawa

C’est dans le contexte d’insécurité de la région de Diffa que l’association de Diffa Chawa arrive à émerveiller la population.

La région de Diffa fait face à une situation d’insécurité depuis 2015 avec les attaques du groupe terroriste Boko Haram. Les incursions répétées dudit groupe ont provoqué le déplacement de près de 300 000 personnes vers les terres intérieures. Cette situation a mis fin aux activités économiques et agro-pastorales autour du Lac Tchad et de la Komadougou Yobé, zone frontalière partagée entre le Niger, le Tchad et le Nigéria.

Cette crise sécuritaire a affecté particulièrement la jeunesse locale pendant que Boko Haram avait jeté son dévolu sur les jeunes de la région. Le 21 octobre 2015, des jeunes se sont réunis au sein de Diffa Chawa pour œuvrer pour la communauté. Chawa signifiant littéralement « admirable » en langue haoussa. De 21 jeunes adhérents à ses débuts, aujourd’hui, l’association compte près de 461 membres, dont un effectif féminin de 94,73 %. Les actions de bénévolat, que mène Diffa Chawa pour leur communauté, ont réuni de nombreuses personnes autour d’un combat commun depuis la crise de 2015 : « Toutes nos actions que nous faisons contribuent à la gestion de cette crise… nous regroupons toutes les catégories confondues, cela a motivé les jeunes à ne pas rester à croiser les bras, à regarder ou bien tendre tout le temps la main vers les politiques, gouvernement ou institution publique ou privée » a expliqué le président de l’association Diffa Chawa, Adji Gana Mamadou. Et d’ajouter : « nous les jeunes, nous pouvons faire plus, quand on se regroupe ».

Cette association de jeunes a mené une multitude d’activités allant de l’hygiène à l’assainissement ainsi qu’à des constructions de monuments sur les carrefours de la ville de Diffa. « À travers des actions de désensablement que nous faisons sur les goudrons, le goudron est élargi et les gens arrivent à circuler avec moins de risques, moins d’accidents » a confié Adji Gana Mamadou au micro du Studio Kalangou.

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Cette initiative ne se limite pas uniquement à la communauté urbaine, mais s’étend également aux villages environnant où il est question de cohésion et de sensibilisation sur l’hygiène et l’assainissement.

Bien qu’ayant un plan d’action ficelé, l’association de Diffa Chawa peine à exécuter son programme selon son président : « nous n’arrivons pas à être accompagné comme il le faut, nous sommes presque tout le temps bloqués. Aujourd’hui, si le gouvernement, surtout nos autorités locales au niveau de Diffa, s’ils nous considèrent beaucoup plus, nous allons aller loin. »

Les week-ends sont les jours d’activités pour les jeunes de Diffa Chawa. Dès l’aube après la prière du matin, ils sont dans les rues et s’attellent à nettoyer la ville. D’ailleurs, l’association tire son nom du regard émerveillé que porte la population au réveil constatant leur ville devenue propre. S’enthousiasmant Chawa (quelle beauté admirable !).