Le 26 juin a été célébrée la journée internationale de lutte contre la drogue. Au Niger comme à l’accoutumée les autorités ont tenu à commémorer cette journée par l’incinération d’une importante quantité de drogue prise lors des différentes opérations policières. Pour 2019, parmi ces drogues saisies par l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) se trouvent, entre autres, plus de 6 millions de grammes d’herbe, près de 4 millions de comprimés de Tramadol, un peu moins de 6 000 grammes de cannabis et un peu plus de 500 grammes de cocaïne.
D’abord, précisons que le Niger n’est pas un pays fabriquant de drogue mais du fait de sa proximité avec l’Europe au nord Agadez fait de lui un pays de transit, vers l’Afrique du nord. Pour connaitre l’ampleur de la consommation des stupéfiants au Niger, nous avons approché Koffi Dove, président de l’association nigérienne de lutte contre la drogue, et consultant sur les politiques de drogue et le respect des droits humains : « la consommation de la drogue est assez importante, en témoignent les cas que nous rencontrons chaque jour que dieu fait dans les rues, les saisies qui sont opérées au niveau des frontières, les descentes dans les lieux de consommation et dans les ghettos, nous montrent que la consommation de drogue est assez importante ».
Les jeunes victimes de cette consommation de stupéfiants ?
Quand on parle de consommation de stupéfiants de nos jours, la jeunesse semble touchée, certains y trouvent refuge contre leurs problèmes personnels, d’autres s’y adonnent pour imiter les paires. D’autres encore se lancent dans sa vente, selon Koffi Dove, président de l’association nigérienne de lutte contre la drogue : « c’est la tranche d’âge qui est la plus concernée, en témoignent les services du procureur, ceux qui sont arrêtés pour consommation ou pour détention, c’est la tranche des 15 à 40 ans… et je vous parle en fonction des chiffres que vous pouvez avoir chez le bureau du procureur », il ajoute ainsi que les rues de la ville en témoignent avec les sans-abris qui sont aux abords des marchés ou sur les trottoirs. La jeunesse est plus liée à ce fléau de consommation de drogue. En parlant de jeunesse la tranche féminine est aussi concernée, c’est ainsi Koffi Dove l’explique : « souvent on livre son corps pour avoir ce produit-là, il y a aujourd’hui plein de jeunes filles qui se donnent au travail de sexe… elles sont accros a une nouvelle drogue qu’on appelle le ‘’crack’’ elles sont donc obligées de vendre leur corps pour avoir cette drogue », dit- il au micro de Kalangou.
L’impact de la drogue sur la société
À cela Koffi Dove résume : « l’impact est visible en témoigne la criminalité qu’il y a à Niamey, beaucoup d’agressions, la délinquance dans la ville de Niamey est liée aux problèmes de consommation de drogue ».
Les conséquences de la consommation de la drogue sur la santé
Etre accro aux stupéfiants peut avoir de nombreuses conséquences sur le bien-être mental du consommateur, écoutons les explications de Monsieur Alzouma Alphazazi, psychologue à l’hôpital national de Niamey, au service psychiatrie : « Il y a ce que nous appelons les complications liées à la consommation de la drogue, qui sont d’ordre de troubles de comportement… et ces complications diffèrent du type de la drogue consommée » après avoir expliqué qu’à chaque drogue sa complication, le psychologue nous cite quelques conséquences telles que des troubles convertibles qui s’apparentent à des crises d’épilepsies que peut causer la drogue, qu’on appelle Tramadole, à titre d’exemple.
Enfin pour conclure, le psychologue Alzouma Alphazazi explique que parmi les consultations qu’il reçoit : « L’ampleur est là, soit la maladie mentale est liée à la drogue, ou soit la drogue vient pour exacerber la maladie ».
Koffi Dove, président de l’association nigérienne de lutte contre la drogue
Alzouma Alphazazi, psychologue à l’hôpital national de Niamey