Le 9 aout 2020 une attaque contre un véhicule de l’ONG française ACTED dans la réserve de Kouré a fait huit morts parmi lesquels deux nigériens et six français. Situé à 60 kms à l’est de Niamey, la capitale du Niger, cette attaque vient renforcer le sentiment d’insécurité qui existe plus globalement dans la région.
Pour Ibrahim Yahaya, membre de International Crisis Group « il n’y a pas d’antécédent d’attaques djihadistes dans cette zone de Kouré en particulier. Mais, des assauts contre des cibles proches de la capitale Niamey ne sont pas nouveaux, il faut dire aussi que Niamey est la capitale la plus proche de nombreux bastions djihadistes dans la région ». En juin 2019, deux policiers ont été tués et quatre autres blessés par des hommes armés lors de l’attaque d’un poste de police à l’entrée nord de Niamey. Selon Ibrahim Yahaya, il arrive aussi que les forces de défense et de sécurité reçoivent des messages d’alertes concernant des risques d’attentats dans la capitale.
Une réponse aux opérations de la force G5 Sahel
L’attaque survenue dans la réserve nigérienne de Kouré est assimilable à des représailles, explique Dr Dicko Abdouramane, enseignant-chercheur à l’université de Zinder, et spécialiste des questions sécuritaires : « ce qui est arrivé au Niger, peut être interprété comme une réponse aux multiples interventions menées par les forces multinationales et les forces aussi du G5 Sahel ». En effet, les dispositions sécuritaires prises ont permis de freiner l’élan terroriste et de briser une chaine de commandement en tuant certains leaders considérés comme fondamentaux au mouvement terroriste a-t-il ajouté.
Les évènements de Kouré, rappellent l’exécution de deux français enlevés dans le restaurant « Le Toulousain » dans la capitale nigérienne en janvier 2011.
Selon Dr Dicko Abdouramane, dans le cas de l’attaque de Kouré « on peut dire que c’est la toute première fois qu’on voit ce genre de mode opératoire ; si bien que ce n’est pas assez surprenant puisque l’État islamique l’a déjà fait dans d’autres pays » et d’ajouter « on peut supposer que cela rentre toujours dans la normalité de l’action terroriste».
Interview de Ibrahim Yahaya, membre de International Crisis Group
Interview de Dr Dicko Abdouramane