Le mois d’août 2020 a été particulièrement marqué par de fortes précipitations sur la bande sud-ouest nigérienne mais également sur l’ensemble du bassin du fleuve Niger. Une situation qui contribue à la montée des eaux du fleuve Niger.
Conséquences de la crue du fleuve Niger à Niamey
A Niamey, ce sont les riverains du fleuve Niger qui sont les plus touchés : « à chaque saison de pluies nous avons des problèmes d’inondations. Nous n’avons jamais assisté à une telle catastrophe » s’exclame Abdou Mora, un sinistré. Dans l’arrondissement communal Niamey V. Des hectares de rizières sont déjà submergés par les eaux de pluies mais également une majeure partie du centre régional Agrymet comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous.
Cette situation s’explique par une montée exceptionnelle des eaux du fleuve Niger. Selon Oumarou Moundjo, dans son quartier « au lieu que l’eau prend la voie pour rentrer dans le fleuve, c’est le contraire » se référant aux passages d’eau obstrués pour protéger les aménagements agricoles.
Au matin du 25 août 2020, la majeure partie des rizières de la ville de Niamey sont inondées : « vraiment nous avons subi d’énormes dégâts, car il ne reste rien des rizières qui sont entre le pont et le quartier Saguia. Nous avons perdu tous nos rizières et jardins, ce n’étais pas la même situation ce matin » a expliqué un sinistré.
Depuis le mois de juin, la Direction Générale des Ressources en Eau enregistre une crue locale du fleuve Niger. A partir du 12 août, le seuil critique ou côte d’alerte rouge de 620 cm a été atteint à la station de Niamey. Ce qui correspond à un débit de 2512 m3/s .
Selon la Direction Générale des Ressources en Eau, il est impératif que les autorités municipales prennent des mesures pour : « Préparer les sites d’évacuation et évacuer les ménages des zones inondables vers les sites plus sécurisés et identifiés préalablement » car ce niveau de crue aura des impacts significatifs.
A Gaya, plusieurs maisons effondrées
Dans la nuit du 11 au 12 août 2020, 152 millimètres de pluie ont été enregistrés dans le département de Gaya occasionnant des effondrements de plusieurs maisons mais également des dégâts matériels. « Les pagnes des clients sont imbibés d’eau…l’inondation les a tous abimé. Il a fallu quatre motopompes pour tirer l’eau de ma concession. C’est seulement aux environs de deux heures du matin qu’on a pu finir » à confier un sinistré au Studio Kalangou. Un autre indique : « La hauteur de l’eau par endroit atteint plus d’un mètre. On a enregistré beaucoup de dégâts, quatre maisons se sont effondrés dans les alentours, derrière notre concession, aucune maison n’a été épargnée ».
A Maradi, la montée des eaux du Goulbi menace
Dans la région de Maradi, c’est la montée des eaux du Goulbi qui inquiète. Selon le président de la délégation spéciale de Maradi, des dispositions ont été prises pour reloger les sinistrés mais les capacités d’interventions de la ville commencent à être dépassées. « Pour le moment, les familles sont recasées dans les écoles aux alentours de ces bas-fonds… Les quartiers qui sont affectés, sont essentiellement les quartiers de la commune III. Pour l’essentiel, c’est pratiquement l’ensemble des quartiers longeant le lit du Goulbi qui sont vraiment affectés » explique Ibrahim Mico, président de la délégation spéciale. Selon le président, la ville de Maradi a procédé au remblayage des tombes effondrées suite aux inondations des cimetières. Pour y faire face, la commune sollicite le concours de la population.
Des dégâts dans la commune de Timia
Dans la vallée de l’Aïr, la commune rurale de Timia (département d’Iférouane, région d’Agadez) a également enregistré de fortes pluies ayant occasionnées plusieurs dégâts dans la localité. Selon Adouma Algoubous, le secrétaire général de la commune rurale de Timia « des jardins ont été ensablés, des puits maraichers ensevelis, des cultures détruites, des animaux emportés. La grandes palmerai de Timia a été aussi inondée avec plusieurs tonnes de dattes emportées puisque c’est dattes étaient exposées au soleil pour séchages ».
Ces dégâts ont été causés par près de 40mm de pluie a confié Adouma Algoubous, le secrétaire général de la commune rurale de Timia au Studio Kalangou.
Bilan daté du 13 août 2020
Selon le bureau de la coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA), les inondations ont affectés depuis le mois de juin 88 000 personnes à la date du 13 août 2020.
On déplore également, selon l’agence onusienne 33 pertes en vies humaines; 9 112 maisons effondrées ; 2 455 ruminants tués ; 302 greniers endommagés et 1 212 champs endommagés.
Le 29 avril déjà, les prévisions climatiques saisonnières pour la saison 2020 sur le Niger de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), prévoyait une saison des pluies humide ou excédentaire sur la bande agropastorale du pays au cours des mois de juillet, août et septembre. Et cela avec une pluviométrie supérieure aux cumuls moyens comparativement à la période 1981-2010.
Ibrahim Mico, président de la délégation spéciale de Maradi
Adouma Algoubous, le secrétaire général de la commune rurale de Timia
Un sinistré du département de Gaya
Un sinstré de Niamey, vivant au quartier Haro Banda