« Pour gérer la crise des inondations et trouver une solution durable, c’est tout simplement de déguerpir complètement les populations des zones qui ne sont pas propices à l’habitat et qu’on puisse les amener sur des sites securisés » souligne le président de la délégation spéciale de la ville de Niamey, Moctar Mamoudou le dimanche 6 septembre 2020. Une décision radicale qui doit être envisagée pour ne plus faire face à cette situation dans le futur. Les familles doivent être délocalisées des zones inondables pour une réinstallation sur des sites plus sécurisé.
La rupture de la digue a été provoquée par la montée des eaux du fleuve Niger. Cette année, la ville de Niamey fait face à de fortes inondations causées par la montée des eaux du fleuve Niger. Lors des inondations de 2016, la cote d’alerte était de 530 cm à la date du 2 août. Mais actuellement, elle est de 680 cm. La liste des quartiers touchés s’allonge, et ce dimanche, c’est le quartier Lamordé qui a été inondé suite à la rupture de la digue protectrice.
Selon un dernier bilan, on compte à ce jour, sur l’étendue du territoire national, 57 morts et des centaines de milliers de sinistrés. Mais aussi d’importants dégâts matériels.
Malgré les efforts consentis dans la mise en place des digues, Moctar Mamoudou, qui est le président de la délégation spéciale de la Ville de Niamey indique : « la digue a cédé sous la pression des eaux ». Des efforts qui doivent être encore renouvelés pour répondre le plus rapidement possible à cette situation difficile afin de venir en aide à la population. Au micro du Studio Kalangou, Moussa Samno du quartier Lamordé est du même avis : « …l’eau est arrivée, la digue et tous les endroits sont envahis. Et ce sont les mouvements de ces eaux qui ont fait que la digue a cedé malgré tous les efforts des autorités » indique ce riverain.
Pour le moment, les sinistrés seront hébergés au niveau d’un camp militaire qui sera aménagé pour la circonstance. C’est ce qu’a indiqué Lawan Magagi, ministre de l’action humanitaire : « nous sommes en train d’aménager le site militaire de Gamou afin d’accueillir les sinistrés. Nous avons reçu un appui de l’OIM à hauteur de 1200 bâches, une aide que nous allons remettre à la commune V et aux sapeurs-pompiers afin de voir comment s’organiser pour aider les familles ».
Un avis partagé par Moctar Mamoudou, pour qui « le plus important aujourd’hui, c’est de nous occuper de ces sinistrés, de les mettre à l’abri, de leur trouver un toit, de leur trouver de quoi manger et immédiatement après de les repositionner sur d’autres sites ».
Intervention de Moctar Mamoudou et Lawan Magagi
Avis de citoyens sur les inondations