Plus de 60 ans après la proclamation de la République du Niger, ce pays n’a jamais connu une transition démocratique. Synonyme d’instabilité politique, le Niger a connu 4 coups de force militaire entre 1974 et 2010, fragilisant un peu plus le processus démocratique.
A l’issue des élections de ce dimanche 27 décembre 2020, le président de la République Issoufou Mahamadou passera le témoin au candidat élu par la population nigérienne. Une première dans l’histoire du pays puisque le président Issoufou Mahamadou en avait fait une promesse électorale dans son « Programme de Renaissance » de son quinquennat 2016-2021. Une promesse qu’il a tenu à rappeler, ce dimanche 27 décembre 2020 au niveau du bureau de vote N°001 de Niamey : « Cette élection présidentielle est la première depuis 30 ans à laquelle je ne suis pas candidat. C’est donc aujourd’hui un jour spécial pour moi. C’est aussi et surtout un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique».
Une première dans l’histoire du Niger
Moustapha Kadi, acteur de la société civile et président de la cellule électorale pour les élections 2020-2021, indique « pour la première fois de notre histoire, un président de la République, démocratiquement élu, remet le fanion à un président démocratiquement élu. C’est du jamais vu chez nous, en tout cas depuis que ce processus démocratique a pris son envol en Afrique ».
Un signe de stabilité politique ?
Si cette élection est indéniablement une avancée en faveur de la gouvernance et de la liberté d’expression au Niger, l’acteur de la société civile rappelle également que la démocratie est un processus. En effet, « les élections démocratiques, à elles seules, ne suffisent pas pour remplir les critères pouvant nous permettre de dire que nous sommes dans un État purement démocratique. Il y a des critères et il y a des acteurs, donc il faut permettre à chaque acteur de jouer pleinement son rôle ».
Pour Balarabé Mahamadou, un citoyen venu voter ce 27 décembre 2020, « c’est une première pour le Niger et pour un bon nombre de la population de la sous-région…je pense que la démocratie est en bonne voie au Niger » même s’il reconnait qu’il reste beaucoup de progrès à faire en matière de liberté et de droit.
Moustapha Kadi, acteur de la société civile et président de la cellule électorale pour les élections 2020-2021