Covid-19 : Au Niger, les médias subissent de plein fouet les effets liés à la pandémie

Depuis l’avènement de la covid-19, il y a presque 1 an, aucune entreprise du secteur privé ou para publique n’est épargné. Les exigences sanitaires ont amené certains employeurs à initier…
Covid-19 : Au Niger, les médias subissent de plein fouet les effets liés à la pandémie
Studio de la radio et télévision Anfani à Niamey / Anne Mimault / Studio Kalangou

Depuis l’avènement de la covid-19, il y a presque 1 an, aucune entreprise du secteur privé ou para publique n’est épargné. Les exigences sanitaires ont amené certains employeurs à initier le télétravail tandis que d’autres ont procédé à des licenciements.

Les médias ont joué un rôle important dans la lutte contre cette maladie. Une contribution qui est intervenue dans un contexte difficile car des problèmes économiques s’y sont ajoutés.

Le modèle économique des médias nigériens

Le modèle économique des médias nigériens est particulièrement fragile.D’ailleurs, tous les médias publics comme privés sont impactés par cette pandémie de coronavirus.

L’interdiction de certaines activités, par mesure de sécurité sanitaire, comme les ateliers, les séminaires, constitue un manque à gagner pour les organes médiatiques nigériens. Alors que la couverture de ces activités représente une source de revenus majeure pour eux.

Une restriction où « les équipes (médiatiques) étaient obligées de faire des licenciements parce qu’elles ne peuvent plus assurer les charges salariales de tous les agents » nous a confié Lamine Souleymane, chargé de programmes du réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger.

Au Niger, « il n’y a eu malheureusement aucun appui, aucune subvention, ni de l’Etat, ni des institutions internationales. Les autorités en charge de ces questions ont fait miroiter un espoir aux médias… mais à la date d’aujourd’hui aucun média n’a bénéficié de cet appui. Pire encore, même les activités qui ont été couvertes dans le cadre de cette crise sanitaire ou les diffusions de spots publicitaires de sensibilisation n’ont jamais été payées par le ministère de la santé. ».

Avec la seconde vague de la covid-19 au Niger, depuis le mois de novembre 2020, un nouveau choc se dessine pour les médias nigériens avec l’augmentation des cas de covid-19 ( De novembre 2020 à début janvier 2021 plus de 2250 cas enregistrés). Pour le chargé de programmes du réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger, Lamine Souleymane « les couvertures médiatiques n’auront plus lieu. Vous avez vu les visioconférences, à moins que les organisateurs de ces conférences pensent qu’il faut enregistrer ces visioconférences et les diffuser sur les médias. C’est peut-être comme cela qu’on peut permettre aux médias de rattraper le manque à gagner ».

Enfin, « on va revenir à la charge pour demander au pouvoir public d’intercéder en faveur de ces médias-là pour qu’on les mette dans leurs droits, pour qu’on les paye d’abord les activités couvertes qui ne sont pas payées. Auquel cas, certains vont fermer… » explique Lamine Souleymane, chargé de programmes du réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger.