Le Niger et les pays de l’Afrique de l’Ouest ont longtemps été considérés comme des pays de transit de la drogue. Cependant avec le temps ces pays sont devenus des pays où ces drogues ne font pas que transiter mais sont également consommées.
La consommation de la drogue s’accentue de jour en jour, et cela est beaucoup plus présent chez les jeunes. Comme l’a indiqué Adili Toro responsable communication et formation de l’office central de répression du trafic illicite de stupéfiant (OCRTIS) « en 2017 sur 2 761 personnes interpellées 75 % sont des jeunes dont l’âge varie entre moins de 18 ans et 39 ans et 3.7 % sont des mineurs de moins de 18 ans ; en 2018 sur 3 064 personnes interpellées 74 % sont des jeunes dont l’âge varie entre moins de 18 et 39 ans et 2.81 % sont des mineurs de moins de 18 ans et en 2019 nous avons interpelé 1 687 personnes qui sont toujours dans cette fourchette d’âge de moins de 18 à 39 ans ; ce qui démontre aujourd’hui que notre jeunesse est beaucoup plus impliqué dans la consommation de la drogue ». Par ailleurs cette consommation n’est pas sans conséquence non seulement sur la santé mais aussi sur la société.
Quelles sont les conséquences de la consommation de la drogue sur la jeunesse ?
La consommation de la drogue a des conséquences en général et encore plus sur les jeunes en particulier. Ce qu’a d’ailleurs expliqué Mr Alou Ayé sociologue « j’étais véritablement assez dérangé d’apprendre que la majorité de ceux qui sont en train de consommer, c’est des jeunes. Mais avec une telle situation, imaginez-vous que dans 10 ans, dans 5 ans qui sera l’avenir de ce pays ? » .
En effet socialement, la consommation de la drogue peut être à la base de délinquance juvénile et il y a également des conséquences sur la santé. Hormis les maladies d’ordre physique que peuvent causer les différentes drogues il y a aussi les maladies psychologiques. Pr Douma Maiga Djibo, psychiatre et enseignant chercheur à la faculté des sciences et de la santé de Niamey a expliqué ceci « d’abord il faut distinguer les différents types de consommation qui vont déterminer les conséquences ou les complications de la consommation » donc il existe plusieurs types de consommations et chacune de ces consommation a son propre lot de conséquences.
« Il y a d’abord l’usage simple ou l’usage occasionnel, il se voit chez les jeunes en début de consommation, et les premières conséquences de ces usages occasionnels c’est l’ivresse. Toutes les drogues entrainent une ivresse et cela peut déboucher au coma, aux accidents de la voie publique et aussi à la délinquance » explique Pr Douma. Ne pas consommer reste la meilleure solution.
Au-delà de cet usage simple, il y a le risque de dépendance qui reste de loin la plus dangereuse. Le professeur explique pourquoi celle-ci est dangereuse « l’usage régulier se voit chez les personnes qui deviennent dépendantes, la régularité de la consommation va être déterminée par ce qu’on appelle la dépendance ou l’accoutumance, qui est déjà une complication de la consommation. Les drogues étant en général toxiques, donc plus on en prend plus la toxicité augmente dans le corps ».
Il faut savoir que la consommation des drogues entraîne non seulement des maladies physiques car certaines agissent sur les différents organes mais aussi des maladies psychologiques comme la schizophrénie, la paranoïa ou même la folie.
Intervention Adili Toro
Interview Pr Douma