Le 8 mars – la Journée Internationale des Droits de la Femme – est consacrée chaque année aux femmes dans le but de mobiliser la communauté internationale pour dénoncer et ou pour lutter contre les maux qui freinent leur épanouissement. Pourtant certaines femmes n’ont aucune notion, ignorent jusqu’à l’existence même de cette journée. C’est le cas des femmes rurales rencontrées sur le marché de Nawaskalé dans la commune de Tessaoua, région de Maradi qui se débrouillent pour survivre tandis que celles urbaines revendiquent l’égalité des sexes, l’autonomisation de toutes les femmes…etc. Ceci pour montrer combien les femmes se battent pour avoir leurs droits afin qu’elles participent pleinement à la vie dans tous les secteurs.
A la veille de cette commémoration, certaines femmes rurales sont plus préoccupées par leurs activités. Le Studio Kalangou leurs a donné la parole.
Fatouma Zara, ressortissante dans un village de Tessaoua, ramasse des feuilles d’accia albida communément appelé « Gao » qu’elle vend au marché hebdomadaire des femmes de Nawaskalé qui s’anime chaque dimanche. « Les enfants montent sur les arbres et font tomber les branches et nous les secouant pour recueillir les feuilles que nous vendons par la suite. C’est depuis la crise alimentaire de l’année passée et jusqu’à présent, nous sommes dans cette situation. La tasse est à 50 F CFA et c’est à peine que nous vendons une tasse par jour. Ni les hommes, ni les femmes ne possèdent du bétail. Qu’est- ce qu’on peut bien vendre alors ? » Déplore-t-elle. Ainsi pour pouvoir subvenir à leurs besoins, la femme nigérienne exerce diverses activités qui lui permettent de s’autogérer. Les femmes rurales sont déterminées et s’adonnent à toute sorte de métier pour parvenir à leur survie.
Quant à Rahamou Moussa une veuve, venue du village de Ta Tseguna, tradipraticienne, elle nourrit ses enfants grâce aux activités qu’elle mène. « Nous venons vendre au marché, nous trouvons assez d’argent pour payer des condiments et des céréales. Depuis le décès de mon mari, ça fait 3 ans que je fais cette activité » souligne la veuve Rahamou Moussa. La femme nigérienne est toujours debout le pagne serré en multipliant les activités pour arriver à accéder a une certaine autonomie pour prendre en charge sa famille. Les femmes prennent part à toutes les activités socio-économiques (agriculture, commerce…etc). Pour réduire la pauvreté et pour avoir un avenir décent.
Dans un coin du marché, Maimouna du village de Matsashi, vend des pots en argile qu’elle fabrique. « Je vends des canaris, des jarres et des tirelires. Cela fait 2 ans que je fais cette activité. Je les fabrique moi-même et c’est cette activité que nous allons privilégier et continuer à produire des canaris, des jarres et des tirelires. Je les vends à 125 voire 150 F CFA l’unité » confie-t-elle. L’autonomisation des femmes est cruciale car elle contribue à développer le pays.
La population nigérienne est majoritairement jeune et féminine, 85 % vit en milieu rural dont les 52 % de femmes. Ces dernières jouent un rôle prépondérant dans le développement harmonieux et durable du pays.
Cependant accélérer l’autonomisation des femmes rurales, en renforçant leurs capacités dans le domaine de la qualité, de l’innovation et à la diversification des produits.
Car l’autonomisation des femmes demeure l’un des chemins les plus sûrs pour éradiquer la pauvreté, induire une meilleure croissance économique inclusive et s’adapter au changement climatique. Et selon le fonds mondial pour l’agriculture, si les femmes recevaient le même accès aux ressources productives que les hommes, la productivité agricole pourrait augmenter de 20 % dans certains pays.
Reportage sur les activités des femmes rurale de Tessaoua