Tchad : « L’heure n’est ni à la médiation ni à la négociation avec des hors-la-loi »

Au lendemain des obsèques nationales du maréchal, Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, la junte n’est pas disposée à toute médiation avec les rebelles du front pour…
Tchad : « L’heure n’est ni à la médiation ni à la négociation avec des hors-la-loi »
Le général Mahamat Idriss Deby (C) est assis au premier rang alors qu'il assiste aux funérailles d'État du défunt président tchadien Idriss Deby à N'Djamena le 23 avril 2021. Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Au lendemain des obsèques nationales du maréchal, Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, la junte n’est pas disposée à toute médiation avec les rebelles du front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).

Mahamat Mahadi Ali, chef des rebelles du FACT se disait disposé pour un cessez le feu. Si toutefois il est engagé et « inclusif ». « L’heure n’est ni à la médiation ni à la négociation avec des hors-la-loi », a déclaré dans un communiqué de presse, le porte-parole de la junte militaire, le général Azem Bermandoa Agouna. Un refus qui intervient 24h seulement après l’ouverture faite par le FACT après à une médiation lancée la veille par le président nigérien Mohamed Bazoum et son homologue mauritanien Mohamed Ould El-Ghazouani. « Nous avons répondu positivement à la médiation du Niger et de la Mauritanie (et) avons affirmé notre disponibilité à observer une trêve, un cessez-le feu » a confié samedi Mahadi Ali à radio France internationale.

Le FACT se réfugie en territoire nigérien

L’issue à la crise tchadienne est loin de trouver une solution politique. En effet, l’armée régulière tchadienne continue de bombarder les positions des rebelles selon le chef du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad. Pour sa part, le porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT) réagit « Ce sont des rebelles, c’est pourquoi on les bombarde (…) On fait la guerre, c’est tout » peut-on lire sur 20minutes.

Des rebelles qui, se sont réfugiés au Niger selon les autorités de la transition tchadienne. A cet effet, le général Azem Bermandoa Agouna a affirmé que « Quelques véhicules de fuyards se sont échappés de la zone de combat en direction de la frontière avec le Niger. » Les poursuites engagées par les forces de défense et de sécurité avec l’appui de l’aviation ont localisé « l’ennemi éparpillé en petits groupes en train de se regrouper en territoire nigérien entre Ngourti, Nguiguimi et la frontière avec le Tchad. »

Le Tchad demande à ses partenaires, notamment le Niger l’arrestation des rebelles présents sur son territoire ainsi qu’à l’endroit des pays du G5 Sahel. Se basant sur les différents accords qui lient les deux Etats, le CMT en appelle au Niger pour faciliter « la capture et la mise à la disposition à la justice de ces criminels de guerre responsables de la mort de plusieurs dizaines de soldats tchadiens dont le premier d’entre eux le maréchal du Tchad » a conclut le général Azem Bermandoa Agouna.

Qui sont les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad

Fondé en 2016 par d’anciens officiers de l’armée, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, est l’un des principaux groupes des rebelles tchadiens. Ce groupe a vu le jour lors de la séparation de Mahamat Mahdi Ali et Mahamat Nouri, connu pour avoir dirigé l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) créé en 2006.

Selon plusieurs analystes le FACT semble être bien équipé et armé. En effet, le groupe rebelle était présent dans le conflit libyen en combattant aux cotés des protagonistes (gouvernement de Tripoli et Gal Haftar).

Le sud Libyen sert non seulement de base arrière aux hommes de Mahamat Mahadi Ali mais utilisé également par l’Union des forces de la résistance, l’Union des forces pour la démocratie et le développement et le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République

L’histoire politique du Tchad est marquée par plusieurs rébellions, Idriss Deby Itno, lui-même arrivé au pouvoir par les armes.

Faride BOUREIMA