L’avènement de l’internet à favorisé la naissance de nouveaux types de médias qui tranchent d’avec les médias traditionnels. La presse écrite migre au numérique, la télévision se regarde de plus en plus en ligne grâce aux smartphones, aux ordinateurs… ou encore la radio devient podcast. Ces nouveaux médias offrent de la transparence, une ouverture, de l’authenticité… ce sont les médias sociaux, qui sont différents des réseaux sociaux !
Aujourd’hui, l’accès à l’information se démocratise avec les réseaux sociaux, offrant une panoplie de communication médias. Cette prise de pouvoir des plates-formes est profondément liée à l’essor du smartphone, ce qui prive le journaliste de l’exclusivité de l’information.
L’utilisation des réseaux sociaux par le journaliste
Pour Djibril Saidou, Coordonnateur pour le Programme Sahel d’International Media Support (IMS), « la pratique du journalisme est fortement impactée ». Ceci s’explique par la fulgurante expansion des « technologies de l’information et de la communication » avec le développement des réseaux sociaux. Bien que celle-ci soit une source d’information, les réseaux sociaux « abîment en quelque sorte le travail du journaliste s’il ne sait pas comme s’y prendre ».
Cet outil offre au journaliste un accès direct à des divers types de contenus générés par les utilisateurs de ces réseaux « il a accès à des débats, il a accès à tout une panoplie de possibilités qui lui permettent de faire bien son travail ». Un point positive pour Djibirl Saidou. Contrairement aux utilisateurs lambda qui partage des informations dont il est témoin, le journaliste « est pourvu de capacité de collecter, de traiter l’information ».
Le traitement de l’information
Selon le Coordonnateur pour le Programme Sahel d’International Media Support (IMS), l’information venant des réseaux sociaux ne doit pas être diffusée par le journaliste « dans son média » sans au préalable la vérifier et faire « le recoupement » des faits. Ce qui fait du journaliste un « professionnel de l’information ». Dans certains cas, les journalistes « ne fournissent pas d’efforts pour travailler pas en tant que journaliste » constituant des éléments d’augmentation de certaines informations, « les fake news ». Ce qui a un impact négatif estime Djibril.
Il est important de pouvoir analyser les flux d’informations qui circulent dans les réseaux sociaux pour identifier certaines informations importantes. « Ce n’est pas tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux qui est vrai mais qui est diffusable » a confié Djibril Saidou, Coordonnateur pour le Programme Sahel de International Media Support (IMS).
Le journalisme est soumis à des règles d’éthique et de déontologie, une situation qui oblige le journaliste à observer une « certaine équidistance, il doit garder une certaine incrédulité » face une information. Ce qui permet de détecter d’éventuels problèmes qui pourraient porter atteinte à la « paix sociale ».
L’influence des réseaux sociaux
Dans leur intégralité, les réseaux sociaux conditionnent de plus en plus notre quotidien. La jeunesse y étant présente, son utilisation se popularise chez les journalistes, particulièrement dans la rédaction d’articles ou à travers des blogs personnels. Des contenus qui sont diffusés sur les réseaux sociaux.
Dans l’étude ‘‘Social Media Impact’’ disponible ici, 56% des journalistes interrogés affirment ne pas pouvoir exercer leurs professions sans les réseaux sociaux. Pendant qu’un quart des journalistes déclarent le contraire.
Selon le rapport « 68% des journalistes estiment que le journalisme ne peut plus fonctionner sans les médias sociaux ».
Pour Djibril Saidou, l’avènement des réseaux sociaux « le journaliste n’a plus l’exclusivité de l’information ». Un fait qui s’explique par la forte pénétration des smartphones. En effet, « aujourd’hui beaucoup de citoyens deviennent eux-mêmes des générateurs d’information, des générateurs de news ». C’est-à-dire que l’internaute ayant été témoin d’un évènement peut l’enregistrer grâce à son téléphone et le partager sur les réseaux sociaux. Une piste exploitable par le journaliste pour voir si cette information est vraie ou « est-ce que ce n’est pas une information qui aura été décontextualisée ». Un phénomène « courant sur les réseaux sociaux ».
Dès lors, les réseaux sociaux sont donc un outil indispensable dans le traitement actuel de l’information, mais peuvent être sujet à confusion, conduire à la désinformation, ou dissimuler un évènement important dans cette profusion d’informations en tous genres. Il faut donc comprendre les réseaux sociaux comme un moyen fondamental aussi bien que de liberté d’expression, de communication et d’influence.
Néanmoins, les réseaux sociaux ne peuvent se substituer à un traitement journalistique couronné de succès.
Interview Djibril Saidou
Faride BOUREIMA.