Niger : prise en charge des enfants migrants refoulés d’Algérie

Nombreux sont des jeunes nigériens qui vont en Algérie ou en Libye à la recherche de la fortune. Régulièrement ces nigériens migrants, une fois à destination, sont refoulés de force…
Niger : prise en charge des enfants migrants refoulés d’Algérie
Réfugiés nigérians dans le camp de Gagamari, région de Diffa, Niger. Copyright: EC/ECHO/Anouk Delafortrie

Nombreux sont des jeunes nigériens qui vont en Algérie ou en Libye à la recherche de la fortune. Régulièrement ces nigériens migrants, une fois à destination, sont refoulés de force dans leur pays d’origine. D’ailleurs, depuis quelques jours, plus de 60 enfants mineurs sont expulsés d’Algérie et acheminés à Agadez.

En effet, ces enfants nigériens font partie d’un groupe de 1 200 migrants refoulés. Et selon le divisionnaire à la direction régionale de la protection de l’enfant, Souleymane Issaka, au micro du Studio Kalangou : « actuellement, on totalise 61 enfants qui nous ont été référés. Il y a 36 filles et 25 garçons. La moyenne d’âge de ces enfants tourne autour de 10 ans, parce que le moins âgé doit avoir dans les 6 ans et le plus âgé doit avoir dans les 13 et 14 ans » explique-t-il.

Malgré leur jeune âge, ces enfants ont été acheminés à la frontière nigérienne dans des conditions très difficiles. « Ces enfants sont arrivés dans une période très chaude. C’est dire combien, ils ont souffert lors de la traversée. Il y a ceux qui montrent des signes plus au moins de déshydratation » souligne Souleymane Issaka.

Quelques-uns de ces enfants refoulés témoignent

« Nous avons souffert en cours de route. Depuis que nous avons été embarqué dans des camions jusqu’à Agadez, nous avions soif, il faisait très chaud, il y a même certains parmi nous qui se sont évanouis. Il faisait très très chaud… » déplore un des enfants refoulés.

Une autre ajoute « quand on nous a pris d’Alger, nous avons fait beaucoup d’escales en cours de route sous le soleil. Nous étions assoiffés, nous ne pouvions pas nous allonger, ni nous asseoir à l’aise. Nous avions supporté comme ça jusqu’à destination. Présentement mon corps me fait mal partout » raconte-t-il.

 Un autre mineur refoulé relate « quand tu demandes de l’eau, on te donne seulement quelques gouttes ».

« Nous avions pleuré au cours du voyage » explique cet enfant refoulé.

« Mais qu’à même, ils ont pu être pris en charge à travers le cabinet avec qui on a contractualisé en terme de prise en charge médicale de ces enfants » indique le divisionnaire Souleymane Issaka.

Ces migrants souvent subissent toutes sortes de violences. Ils sont battus, dépossédés de leurs effets personnels et même emprisonnés avant d’être expulsés au Niger. Avec tout cela, ils font la traversée au risque et péril de leur vie. Avec des décès pendant la traversée.

La bonne nouvelle c’est que « nous sommes en train de procéder à ce que nous appelons le renseignement de dossier de protection et aussi à leur retour en famille » déclare le divisionnaire Souleymane Issaka.

Dans le souci de protéger, de couvrir les besoins médicaux, d’assurer ensuite le retour en famille de ces enfants migrants refoulés, l’OIM (Organisation Internationale de Migration) dispose de plusieurs centres où ces enfants sont récupérés et pris en charge.

L’Algérie malgré les nombreuses critiques des ONG (Organisations Non Gouvernementales) et des organisations internationales, continue de renvoyer les jeunes migrants en quête de fortune. Selon l’info Migrants, en 2020, on compte 22 631 expulsés d’Algérie vers le désert nigérien. La majorité étant des ressortissants de Guinée, du Mali et du Niger. Et pour 2021, on dénombre déjà 3 779 personnes expulsées d’Algérie vers leurs pays d’origine.

Rabi Assoumane Hamani.