Pays 2/3 désertique, le Niger dispose des ressources naturelles en eaux très faibles. C’est pourquoi, les populations sont confrontées à un véritable problème d’accès à l’eau potable. Et pendant cette période de la saison des pluies, nombreuses sont ces populations qui profitent pour s’approvisionner au niveau des mares et marigots. Mais, ceci n’est pas sans conséquences sur leur santé a expliqué au micro du Studio Kalangou Ousmane Dambadji, président du réseau des journalistes pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement (REJEA).
Selon lui, « aujourd’hui, le contexte est compliqué parce qu’actuellement sur les 23 millions de nigériens, il y a plus de 15 millions et demie de personnes qui défèquent à l’air libre ». Et, c’est cette défécation à l’air libre qui contamine les eaux des surfaces c’est-à-dire les eaux des lacs, des mares, des marigots, fleuves et autres. « Imaginer cette défécation disséminée dans la nature et avec les ruissellements des eaux, ce qui est évident que ces déchets vont se ruisseler dans les eaux et les gens vont consommer directement leurs défécations. Et du coup ça va être un problème de santé » souligne Ousmane Dambadji. Cette contamination fécale rend les eaux insalubres, ce qui peut transmettre aux populations de nombreuses maladies infectieuses, parasitaires telles que le choléra, la diarrhée, la bilharziose, etc.
Selon les estimations de l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, les 2/3 des habitants des pays en développement, soit plus d’un milliard d’hommes n’ont pas accès à l’eau potable.
Par ailleurs, Ousmane Dambadji, président du REJEA conseille aux populations de bouillir l’eau, avant de la consommer, pour qu’ils puissent détruire certains éléments nocifs. Selon reliefweb.int disponible ici, au Niger, moins d’un (1) habitant sur deux (2) a accès à l’eau potable en milieu rural. Ce qui ne couvre pas tous les besoins fondamentaux des hommes dans ce milieu. Et « toutes les populations qui vivent en milieu rural sont exposées aux risques de maladies hydriques » explique le président du REJEA. En effet, le plus souvent, sans infrastructures, sans sensibilisation à l’hygiène, les populations rurales sont affectées par les maladies des eaux polluées ou non traitées. Ce qui leur provoque des diarrhées, des gastro-entérites et certaines maladies dangereuses comme la salmonellose…etc.
Cependant, Ousmane Dambadji interpelle le gouvernement de revoir la situation de ces personnes, car l’accès à l’eau est un droit fondamental de l’homme, précise-t-il, « l’Etat du Niger doit se doter de moyens conséquents pour pouvoir éviter les inégalités externes entre les villages, entre les villes pour pouvoir donner ce qui revient à la population, de l’eau ».
Interview de Ousmane Dambadji
Rabi Assoumane Hamani.