La marche citoyenne des organisations de la société civile n’a pas eu lieu mercredi 10 mai 2017 à Niamey. Tôt le matin, la police a pris position sur le lieu du rassemblement, la place Toumo. Une décision interdisant cette manifestation publique « pour troubles à l’ordre public» a été brandie aux organisateurs, très surpris.
Ils sont nombreux les jeunes et moins jeunes de la capitale à occuper les alentours de la Place Toumo, le lieu du rassemblement.
La quasi-totalité des manifestants se sont aspergés le visage avec de l’huile de palme un produit efficace, semble-t-il, contre le gaz lacrymogène de la force publique.
Si certains respectent la décision des autorités de la ville d’autres par contre veulent marcher même sans y être autorisés. Indigné, un manifestant s’est exprimé au micro de Studio Kalangou : « C’est illégalement qu’ils ont pris cette décision. Et aujourd’hui, moi je suis vraiment en porte-à-faux avec l’idée qu’ils avancent de troubles à l’ordre public. Les nigériens sont conscients, c’est notre denier qu’ils sont entrain de piller. C’est pour ça que nous voulons sortir et si nous voulons sortir pour réclamer ce qui est un droit, on ne peut pas nous taxer d’être ceux-là qui vont détruire… »
Quant aux organisateurs de la marche ils sont surpris de cette interdiction de sortie pacifique qualifiée de « troubles à l’ordre public ». ALI IDRISSA, un des organisateurs confia à Studio Kalangou : « Aujourd’hui, c’est l’occasion ratée pour issoufou de laisser les nigériens s’exprimer. »
A noter que cette situation coïncide avec la tenue, à Niamey, de la 60e session de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples à laquelle l’essentiel des pays du continent africain participent.