Jusqu’ici, l’année scolaire a été particulièrement instable au Niger du fait des grèves interminables et des enseignants, et des élèves.
L’échec des différents protocoles d’accords entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement constitue un véritable blocage de l’école nigérienne. Et, ces grèves ne sont pas sans conséquences sur le niveau d’exécution du programme ainsi que sur la qualité de l’enseignement.
Pour tenter de sauver la situation, surtout pour les élèves en classe d’examen, des cours de rattrapage sont organisés dans certains établissements à Niamey.
Notre reporter Diallo Mariama Kendah a fait un tour dans l’une de ces écoles.
Assis dans la cours de l’école cet élève de terminale D, attend l’heure de son cours de rattrapage. Inquiet pour son avenir, il affirme que le retard est consommé et les cours de rattrapage ne leur permettront pas d’être prêts.
« On est en retard. Ah oui on en a marre. On n’a même pas eu 4 mois de cours. »
Ces sessions sont exécutées en générale dans les après-midi, les samedis et dimanches dans des conditions difficiles en cette période de chaleur. Avec à peine trois mois de cours depuis le début de l’année scolaire, impossible d’arriver à un niveau d’exécution du programme satisfaisant, comme le confesse Souley, enseignant de sciences.
« Ces lacunes, on arrive difficilement à les résorber en classe supérieure. En particulier en terminale où lorsque l’élève arrive, il y a beaucoup de choses à faire. Le faible niveau des élèves fait qu’on est obligé de revenir sur de plus petites choses élémentaires. Donc on fait quelque fois ce qu’on appelle cour magistral… »
Les cours de rattrapage organisés dans certains établissements constituent un sacrifice dont sont conscients les syndicats. Mahamadou Tiémogo Ali, Directeur de l’enseignement primaire de la région de Niamey évoquait lundi dernier un taux d’exécution des programmes de 75 pour cent à l’école primaire…Une version que rejette Bachir Kaka membre de la coalition des Syndicats des enseignants …. CAUSE NIGER
« Aujourd’hui c’est vrai, nous n’avons pas fait une évaluation nationale, mais rien qu’à Niamey, nous sommes autour de 35 à 45% d’exécution du programme. Et ce ne sont pas les deux mois qui restent qui feront en sorte que les enseignants puissent boucler les différents programmes. Selon les matières d’enseignement, pour qu’on puisse dire que nos enfants sont à même d’affronter les différents examens en vue, d’affronter aussi le passage au niveau des classes supérieurs. C’est une situation extrêmement importante qui doit interpeler tout le monde. Toutes les associations qui interviennent dans le secteur de l’éducation aujourd’hui doivent conjuguer leurs efforts pour qu’on puisse sauver l’année. »
A bout de patience et de désarroi, certains parents qui ont des moyens ont retiré leurs enfants des écoles publiques, les établissements privés sont leurs seuls espoirs.
« Chaque semaine, ou toutes les deux semaines, ils sont en grève. Ils ne font pratiquement rien. Avec tout ça je paie les frais de scolarité, les enfants ne font pas normalement la scolarité. Je trouve qu’ils sont en train de faire un investissement inutile. On n’arrive pas finir le programme scolaire. Ca va se répercuter sur les enfants. »
Jusqu’à présent, syndicats et gouvernement n’ont pas trouvé de terrain d’entente – certains commencent même à évoquer la possibilité d’une année blanche, une hypothèse que rejette le Ministère de l’éducation nationale.